La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) a décidé de rejoindre « l'action de groupe » engagée par des producteurs normands contre leur collecteur Lactalis, un géant du secteur qui les rémunère mal, selon eux.
La FNPL a annoncé mardi qu'elle intervenait en appui de l'organisation des producteurs (OP) de Normandie Centre à trois mois de la fin des quotas laitiers européens, le 31 mars 2015.
L'action de groupe, une mesure défendue et obtenue par la FNPL dans la loi d'avenir agricole promulguée le 14 octobre 2014, permet à une organisation de producteurs de dénoncer devant la justice la non-application du contrat qui la lie à une entreprise de collecte, en l'occurrence Lactalis, a détaillé devant la presse le président de la FNPL, Thierry Roquefeuil (voir l'interview vidéo de Thierry Roquefeuil).
Une perte de « 8.000 euros par ferme »
Les 500 producteurs de l'OP Normandie Centre (220 millions de litres de lait potentiels), qui ont approuvé le déclenchement de cette action, estiment que la rémunération offerte par Lactalis leur a fait perdre « 8.000 euros par ferme » en 2014, a-t-il insisté.
Seules les OP pouvant déclencher une action de groupe, la FNPL mènera en soutien « une procédure d'intervention volontaire » qui s'apparente à se constituer partie civile pour avoir accès au dossier.
Pour la FNPL, la contractualisation avec les entreprises de collecte permet de garantir prix et volumes aux producteurs, et vise donc à les protéger à la fin des quotas en vigueur en Europe. « Mais le fond du problème depuis la mise en place des contrats est l'opacité avec laquelle le prix du lait est déterminé », juge la FNPL.
Pour le syndicat, cette action constitue une première qui pourra viser d'autres entreprises qui n'auront pas respecté leur contrat, a-t-elle prévenu.