Quelques 1.500 producteurs de lait allemands ont manifesté jeudi à Berlin, selon la police, pour réclamer une hausse du prix du lait, tandis que plusieurs enseignes de supermarché cédaient face à la pression.
Les producteurs de lait venus de tout le pays avec quelque 150 tracteurs, entourés de vaches en plastiques, se sont rassemblés quelques heures devant la Porte de Brandebourg en plein coeur de la capitale allemande.
L'objectif: demander à l'ensemble de la distribution de vendre leur lait plus cher afin de compenser la hausse des coûts de production liée à l'augmentation des prix de l'énergie, du fourrage et des engrais.
La fédération des producteurs (BDM) avait également convié les consommateurs, alors que plusieurs enseignes de la grande distribution ont commencé à se plier à leurs revendications.
Face à ces concessions, le ministre allemand de l'Agriculture, Horst Seehofer, a annoncé jeudi lors d'une conférence de presse la «fin du boycott» de la part des éleveurs de vaches laitières.
Dès mercredi soir le discounter Lidl a accepté d'augmenter ses prix à la vente de 10 centimes d'euros par litre de lait et de 20 centimes par plaquette de beurre de 250 grammes, une hausse qui sera intégralement répercutée sur les éleveurs.
L'autre grand discounter allemand, Aldi Sud, s'est dit prêt à discuter avec les fournisseurs à propos du prix du lait, selon un communiqué jeudi.
La Fédération des agriculteurs (DBV) a recensé des hausses de prix prévues aussi par les enseignes REWE, Netto et Tengelmann.
Jeudi, les producteurs ont appelé l'ensemble de la distribution à suivre l'exemple de Lidl. «Les prix sont augmentés mais pas chez tous (les distributeurs) et c'est pour cela que nous avons besoin d'efforts communs pour que les autres commerçants s'alignent» sur Lidl, a déclaré le président de la Fédération des agriculteurs (DBV), Gerd Sonnleitner à la télévision publique ZDF.
La BDM attend des laiteries et des grandes surfaces qu'elles payent 43 centimes par litre aux producteurs de lait, contre les 28 à 34 centimes d'usage en ce moment, pour compenser la hausse des coûts de production liée à l'augmentation des prix de l'énergie, du fourrage et des engrais.
M. Seehofer a estimé qu'avec les concessions faites jeudi par les grandes surfaces, «les conditions étaient réunies pour fixer de manière généralisée de nouveaux et justes prix pour le lait.»
Il a aussi promis de «s'attaquer très bientôt à la structure du marché du lait» en Allemagne, très peu concentré avec de multiples petites laiteries et petits producteurs qui ne sont pas compétitifs.
En Autriche, la grève des livraisons de lait a pris fin jeudi, a annoncé la fédération des producteurs IG Milch.
Des discussions entre producteurs et les responsables des laiteries se poursuivent notamment sur la revendication des grévistes d'une hausse du prix du litre de lait à 47 centimes contre 39 versés actuellement par litre de lait produit en Autriche.
L'appel à la grève lancé la semaine dernière pour soutenir le mouvement initié en Allemagne, avait fait reculer les livraisons de lait dans les laiteries en Autriche de 20 à 25%, selon la fédération autrichienne des laiteries.