(Article complété le 29 février)
Une dizaine de producteurs de lait de chèvres se sont réunis mardi matin au Salon international de l'agriculture pour protester contre la baisse du prix du lait appliquée par l'entreprise Terra Lacta (fusion des coopératives du Glac). Ils ont retiré les fromages produits par l'entreprise du stand de la chèvrerie, sur lequel ils étaient en vente.
Dès le mois de février, Terra Lacta appliquera une baisse de 30 €/t sur le prix du lait. « Les entreprises doivent maîtriser les stocks et non pas jouer sur les prix, lance Jacky Salingardes, le président de la Fnec (Fédération nationale des éleveurs de chèvres). La filière souffre d'une situation de surstock liée à l'excédent d'importations. Les éleveurs s'accordent à dire qu'il vaut mieux diminuer les références que le prix du lait. »
Alain Lebret, le président de Terra Lacta, s'est défendu en assurant que « Triballat et son entreprise sont les seules à avoir respecté le plan de pérennisation de la filière. Les autres entreprises ont continué d'importer du lait à des prix plus compétitifs, dénonce-t-il en reconnaissant que son entreprise est une de celles qui paient aujourd'hui le lait le moins cher en France. J'attends maintenant de voir le comportement des autres entreprises. »
Les producteurs ont prévu une nouvelle manifestation mercredi à Mareuil-sur-Lay en Vendée sur l'un des sites du Glac.
Mercredi, la FNSEA a réagi, indiquant dans un communiqué que « rien, pas même la concurrence européenne exacerbée sur ce marché, ne justifie la décision unilatérale de cette entreprise ». « Elle devrait tout au contraire, compte tenu de son rôle majeur dans la filière, être consciente de ses responsabilités et ne pas prendre le risque d'enclencher une spirale infernale de baisse des prix, suicidaire pour tous ».
La FNSEA demande au ministre de l'Agriculture « la tenue immédiate d'une table ronde entre producteurs et industriels ».