Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, s'est exprimé lundi, à la Foire de Châlons-en-Champagne, sur la «crise grave qui touche des milliers de producteurs – de lait – en France» et qui «plonge des familles dans le désarroi».
Dans l'immédiat, le ministre a annoncé le déblocage de l’intégralité des 30 millions d’euros du plan d’aide annoncé en juillet dernier. «Je ferai également en sorte que l’intégralité de l’avance sur les aides européennes soit versée le 16 octobre, a-t-il ajouté. Mercredi, j’organiserai une rencontre avec les banques afin d’examiner les situations de trésorerie des producteurs laitiers et leur apporter les réponses nécessaires». Vendredi, la FNPL déplorait que le plan d’accompagnement de 30 millions d’euros ne soit «actuellement engagé qu’à 70%» et demandait le versement anticipé des aides Pac.
Mais «je veux être clair: nous ne pourrons pas revenir sur l’ouverture du secteur laitier au marché européen et mondial. Nous ne pourrons pas revenir à des prix administrés et à des quotas fixés sur une base annuelle et suivant des modalités administratives», a expliqué le ministre.
«En revanche, et je vous le dis avec autant de force, nous avons besoin d’une nouvelle régulation européenne du marché laitier [...]. Avec l’Allemagne, nous sommes décidés à construire cette nouvelle régulation européenne du marché du lait. Nous ferons ensemble des propositions en ce sens au Conseil de l’Agriculture le 7 septembre», a poursuivi Bruno Le Maire.
Garantir le revenu des producteurs à l'avenir passe «au moins par deux progrès majeurs dans la filière»: la contractualisation et un système assuranciel.
Concernant la contractualisation, «il ne s’agit en aucun cas de s’engager sur la voie d’une intégration dans le secteur laitier», a expliqué le ministre, qui «veillera» à ce que cette contractualisation respecte un caractère équitable.
Mais garantir l’avenir de la filière laitière en France, «cela suppose également de faire aussi bien que nos partenaires européens en matière de coûts de production».
Pour Bruno Le Maire, «la situation actuelle n’est pas tenable. Les écarts de compétitivité entre la France et les autres pays européens nous ont conduits en quelques mois à importer au cours du premier semestre plus de 15% de produits transformés en plus (en volume) et à réduire d’environ 5% nos exportations. Nous devons redresser la barre. Les travaux que j’ai ouverts sur la compétitivité de la filière nous permettront de mettre en place des solutions justes, dans l’intérêt des industriels et des producteurs de lait».