La Confédération paysanne occupe les locaux de la Maison du lait, à Paris, depuis le mercredi 8 septembre 2010, afin d'obtenir deux sièges au sein de l'interprofession laitière (Cniel).
Un simulacre de négociation avec le président du Cniel et de la FNPL, Henri Brichart, en présence du directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture s'est tenu lundi dans un lieu « neutre », « public mais pas le ministère », a précisé la Confédération paysanne.
« L'attitude rigide du représentant de la FNSEA est très significative du pouvoir exclusif exercé par ce syndicat, quelles qu'en soient les conséquences pour les paysans, souligne Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysanne. Le refus de reconnaître la légitime démocratie en agriculture relève d'un archaïsme totalement dépassé. »
En réponse, la FNPL a envoyé vendredi un huissier. Les militants de la Confédération paysanne de toutes les régions et qui se relaient depuis mercredi nuit et jour à la Maison du lait sont assignés devant le tribunal jeudi matin.
S'ils ne quittent pas les lieux d'ici là, la force publique pourra les en déloger et le juge pourra décider d'une astreinte de 50.000 € par jour. « C'est indécent et inadmissible », déclare Philippe Collin.
Les militants de la Confédération paysanne poursuivent leurs relais pour l'occupation de la Maison du lait. S'ils en étaient délogés, ils reviendraient, a prévenu le porte-parole, comme ils l'ont déjà fait par deux fois.
Le syndicat appelle à manifester mardi au Space, à Rennes, pour dénoncer « cette attitude arrogante qui ne sert pas les paysans ».
Une vingtaine de parlementaires soutiennent publiquement l'action de la Confédération paysanne. Le Parti socialiste (PS) estime que si leur demande n'est pas légale (loi de 1975 sur la représentativité), elle est légitime et « c'est un problème qui doit très vite être réglé », souligne Germinal Peiro, député, en charge des questions agricoles au PS.
« La Conféderation paysanne pourrait même aller devant la Cour de justice des communautés européennes car cette loi est illégitime. Elle impose à tous les agriculteurs (par les décrets d'extension notamment de la CVO, NDLR) des décisions émanant d'une petite partie seulement de la profession », ajoute-t-il.
La question est d'autant plus cruciale que la loi de modernisation de l'agriculture (LMA) a renforcé les pouvoirs et le rôle des interprofessions.
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LA CONF A RAISON
mardi 14 septembre 2010 - 11h55
Quelques soient les conceptions, si elles sont objectives, honnêtes et acceptables des uns et des autres il est curieux que les politiques qui devraient être les plus ouverts au dialogue traînent dans leurs vieilles valises des concepts moyenageux. Il est temps de sortir des copinages, des bonnes soupes offertes gracieusement aux petits copains...des mentalités largement dépassées et malsaines....sont-ils tous Français ???