La Confédération paysanne regrette que « la question de la maîtrise publique de la production après 2015 [ne soit] toujours pas traitée ». « La mise en œuvre de la contractualisation et des organisations de producteurs (OP) suscite de nombreuses questions », énumère le syndicat dans un communiqué.
« Quels pourront être les statuts et le mode de gouvernance des OP ? Quels seront leurs rôles ? Quels seront leurs pouvoirs ? Quels comptes les OP devront-elles rendre à leurs adhérents ?
Vont-elles fonctionner avec les institutions existantes, comme les interprofessions et l'Observatoire des prix et des marges, qui sont en mesure de fournir des indices économiques ?
Comment la mise en œuvre des OP va-t-elle s'articuler avec celle des contrats, qu'ils soient individuels ou collectifs ?
Quelle place auront les OP dans la gestion publique des références par bassin ? »
Pour la Confédération paysanne, « les OP n'auront de sens que si leur objectif est de protéger et de défendre les producteurs ». Elle estime que certaines coopératives, « qui ont la faculté d'être reconnue comme OP (...) » ne remplissent pas leur rôle de défense des producteurs.
« Pour défendre les intérêts des paysans, les organisations syndicales doivent siéger dans les OP conformément à leur part de représentation dans la profession agricole. Les producteurs, d'une OP à l'autre, devront bénéficier des mêmes droits et obligations », demande le syndicat.
« Enfin, les organisations de producteurs doivent être vigilantes sur la garantie de revenu des paysans, œuvrer pour éviter l'alignement des prix par le bas et veiller à ce que le lait de l'ensemble des producteurs soit collecté, précise le syndicat. Elles doivent pouvoir intervenir dans la définition des contrats, et ainsi, dans l'élaboration des critères de détermination et d'évolution du prix. Des conférences inter-OP devraient permettre une mutualisation de la gestion des volumes. »
Pour la Confédération paysanne, « les pouvoirs publics doivent prendre le temps de la concertation ». Pour cela, elle demande « de reporter d'un an la date de mise en œuvre des OP et de la contractualisation ».