L'optimisme était de rigueur à l'assemblée générale de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait), les 19 et 20 mars 2008 à Saint-Etienne. Les éleveurs sont en effet soulagés par les prix élevés qui devraient perdurer jusqu'au troisième trimestre de 2008.
Les participants ont néanmoins réclamé plus de visibilité pour la campagne démarrant au 1er avril, mais aussi à moyen terme, pour la gestion du troupeau ou des investissements. «Pour cette campagne, nous devons maintenant donner un signal pour tempérer la collecte», a souligné Henri Brichart, président de la FNPL.
Le ministre de l'Agriculture a clarifié deux aspects. Tout d'abord, la hausse de 2% du quota national adoptée lundi à Bruxelles par les ministres des 27 sera redistribuée à une échelle régionale, et non plus à un échelon départemental, jugé trop limité. Michel Barnier souhaite affecter ces volumes en priorité au rééquilibrage des dotations aux jeunes agriculteurs (DJA) dans les régions où il existait des disparités entre les départements. Le ministre souhaite également donner la priorité aux «éleveurs d'avenir», c'est-à-dire ceux qui réalisent régulièrement leur quota et leurs prêts de quota.
Deuxième point clarifié par Michel Barnier: les allocations provisoires descendront à un niveau de 1%, quitte à revoir ce chiffre tous les trimestres.
Dans son discours de clôture, Henri Brichart a rappelé les principaux sujets qui attendent la filière dans l'avenir, notamment la réforme de l'OCM lait. Le président de la FNPL a insisté sur la nécessité de réfléchir à un soutien pour les zones difficiles. Il a également évoqué une aide directe laitière couplée, via l'article 69 modifié. Il a aussi réclamé le maintien d'une politique de régulation forte. Selon lui, les quotas doivent jouer leur rôle jusqu'au bout et les mécanismes de gestion de marchés perdurer le plus longtemps possible.
Concernant l'avenir de la Pac, il semble de la France manque de clarté aux yeux des Allemands. Elizabeth Jeggle, député européenne allemande et rapporteur pour la commission agricole du Parlement de Strasbourg sur l'OCM lait, a en effet appelé la France à «se positionner clairement à l'avenir avec des propositions concrètes» sur le bilan. «Il faut faire mieux qu'en 2003», a-t-elle insisté.