« Tout miser sur l'export n'aura comme conséquence que d'accélérer la disparition des paysans à coup de crises géopolitiques ou autres. Les tenants de la conquête du marché mondial seraient inspirés d'y réfléchir à deux fois avant de se lancer dans la croissance des exportations », écrit la Confédération paysanne dans un communiqué du 17 avril 2014. « Il faut d'urgence poser une organisation du marché qui soit cohérente avec les besoins dans le cadre d'une production relocalisée. »
« Les menaces économiques sont le levier de toute crise diplomatique. En ce moment, le marché agricole européen peut s'attendre à une sanction de la part de la Russie. Il s'agit du premier client de l'Union européenne en produits laitiers : les conséquences pourraient être catastrophiques ! Aujourd'hui la Russie, demain une autre partie du globe, à chaque fois les producteurs seront victimes d'une prétendue « vocation exportatrice » qui n'a pas pris en compte les risques. »
« Les importations russes de lait s'élevaient en 2011 à plus d'un milliard d'euros (contre 330 millions pour la Chine), principalement en provenance de l'Allemagne. Par effet domino, tous les pays européens, et en premier lieu la France, seraient touchés par une crise, avec une baisse des prix payés aux producteurs en perspective. La crise politique se transformera donc en crise de production sachant qu'actuellement nous n'avons aucun outil communautaire pour y faire face. »
« Le marché européen reste stable malgré les crises économiques qui touchent plusieurs pays. Mais il n'en est pas de même des marchés d'exportation. Ce sont eux qui provoquent la volatilité des prix et les crises associées. Celles-ci ayant pour conséquence la disparition des producteurs et la concentration de la production », estime encore la Confédération paysanne.