Une cinquantaine de légumiers bretons, sur leurs tracteurs, ont manifesté dans le calme mardi en fin d'après-midi aux abords de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), déversant des tonnes de pommes de terre sur un rond-point, a constaté un journaliste de l'AFP.
Partis de La Gouesnière, siège de la coopérative « Terres de Saint-Malo », au sud-est de la Cité corsaire, ils ont formé un cortège avec leurs tracteurs, dont une trentaine tirant des remorques chargées de pommes-de-terre.
Les manifestants se sont d'abord rendus à Saint-Jouan-des-Guérets où ils ont déchargé une partie de leur cargaison sur un rond-point donnant accès à un supermarché.
Les tracteurs sont ensuite repartis en direction de Saint-Malo, sous la surveillance d'un discret dispositif de gendarmerie.
Cette manifestation était organisée à la veille de la rencontre, mercredi matin à Paris, entre le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et les responsables des coopératives maraichères de Saint-Pol-de-Léon (Finistère), de Saint-Malo et de l'Union des coopératives de Paimpol et Tréguier (Côtes-d'Armor).
« Nous manifestons pour soutenir nos responsables qui rencontrent le ministre demain, pour leur dire qu'il faut qu'ils nous ramènent des mesures concrètes », a déclaré à l'AFP Jean-Luc Moulin, trésorier de « Terres de Saint-Malo ».
« Notre chiffre d'affaires, depuis plus d'un an, a baissé de 30 % à cause des conditions climatiques, de la consommation qui baisse, des charges qui augmentent et de l'embargo russe », a poursuivi le responsable agricole.
Selon lui, « 11 millions de têtes de choux-fleurs bretons sont vendus sur la Russie tous les ans et cette quantité qui n'ira pas en Russie va faire tomber les cours ».
La coopérative malouine regroupe 85 producteurs entre Saint-Malo et Cancale, produisant principalement des pommes de terre et choux-fleurs vendus sous la marque « Prince de Bretagne ». Il s'agit d'un des trois principaux bassins légumiers bretons avec Saint-Pol de Léon et Paimpol.
Une autre manifestation de producteurs de légumes a été appelée mercredi matin devant la préfecture des Côtes-d'Armor à Saint-Brieuc par la FDSEA afin de dénoncer « la surcharge administrative, les distorsions de concurrence et les surenchères environnementales ».
Vendredi dernier à Morlaix (Finistère), des producteurs de légumes s'étaient attaqués aux bâtiments de la perception et au siège local de la Mutualité agricole (MSA), qui avaient été incendiés.