Les moutonniers revendiquent une équité de revenu par rapport à leurs collègues des autres grandes productions. Le revenu des moutonniers était au cœur des débats, parfois houleux, de l’assemblée générale de la Fédération nationale des éleveurs ovins (FNO), le 12 avril à Paris.
«Il est de l’ordre de 7.500 euros par unité de travail, alors que les autres grandes productions gagnent le double», a indiqué Bernard Martin, président de la FNO. Il a précisé que le fort mécontentement du terrain s’était déjà traduit par la tenue de deux «Etats généraux»: l’un en Auvergne et l’autre dans le grand Ouest.
L’explication de cet écart de revenu se situe au niveau des soutiens. «Nous assurons les mêmes missions que les autres. Pourquoi sommes-nous traités différemment», s’est interrogé Frédéric Noizet, secrétaire général adojoint de la FNO.
Pas question cependant pour les moutonniers de remettre en cause le niveau de revenu de leurs collègues, jugé déjà très bas puisque équivalent au Smic. «Ce n’est pas en ponctionnant les autres productions que l’on résoudra le problème des éleveurs ovins, a déclaré Bernard Martin. Nous sommes face à un problème de budget qui doit permettre un rééquilibrage des revenus entre productions.»
Pour sa part, Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, qui participait aux échanges, a estimé qu’«il faut surtout se battre pour que le prix soit en phase avec le coût de production. Remarquons aussi que si les éleveurs de bovins ont amélioré leur revenu ces dernières années, c’est en raison de cours plus favorables.»
Autre thème abordé, celui de la communication. La viande ovine souffre d’une baisse de la consommation alors qu’elle bénéficie d’une bonne image. Des travaux sont en cours pour proposer des produits nouveaux comme de la viande hachée. Pour Samuel Gaborit, le représentant de Jeunes Agriculteurs, «ouvrir sa ferme aux écoles est aussi un bon moyen de familiariser les jeunes avec cette viande».