La FDSEA des Savoies a qualifié le mardi 27 août 2013 dans un communiqué, de « coup de Jarnac » la publication dimanche de la « déclaration d'utilité publique » des travaux de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin.
Le syndicat agricole, qui appelle à une « riposte citoyenne », estime que « cette décision, en catimini, de déclaration d'utilité publique sonne le glas d'un dialogue constructif ». La nouvelle est « un sale coup pour la démocratie et le dialogue avec les corps intermédiaires et le monde associatif », écrit-elle.
La FDSEA des Savoies souligne « qu'un certain nombre de réserves émises par le commissaire enquêteur n'ont à ce jour toujours pas été levées » et déplore que la commission de concertation, qui devait se rencontrer notamment sur les questions des impacts, a été « nommée mais ne s'est jamais réunie ».
La commission Mobilité 21, dans son rapport remis au gouvernement à la fin de juin, avait confirmé « l'intérêt à terme de la réalisation des accès prévus » à la liaison Lyon-Turin tout en classant « le projet d'accès à la liaison binationale en seconde priorité... ».
Dans son communiqué, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de la Savoie indiquent qu'ils se « réservent la possibilité d'attaquer cette déclaration d'utilité publique devant les juridictions compétentes » et menacent le gouvernement de « recours nombreux et fastidieux ».
« La FDSEA des Savoies et les JA de la Savoie ne laisseront pas s'organiser une grande braderie des terres agricoles et hypothéquer les futures générations », concluent-ils.
Un décret du 23 août, publié dimanche au Journal officiel, précise que les travaux d'accès au chantier interviendront entre Colombier-Saugnieu (Rhône) et Chambéry (Savoie) et stipule que les expropriations nécessaires devront être réalisées dans un délai de quinze ans au maximum. « Le maître d'ouvrage devra, s'il y a lieu, remédier aux dommages causés aux exploitations agricoles », ajoute-t-il.
La ligne à grande vitesse Lyon-Turin doit permettre de raccourcir le trajet Paris-Milan à un peu plus de 4 heures, contre 7 actuellement avec au minimum sept arrêts, grâce notamment au percement d'un tunnel sous les Alpes. La construction d'une première galerie de reconnaissance en territoire italien a débuté en novembre 2012.
Cette « autoroute ferroviaire », combinant fret et trafic de voyageurs, dont le projet lancé en 1991 a été maintes fois ajourné, devrait entrer en service en 2028-2029. Mais les opposants à ce projet, particulièrement virulents du côté italien, le jugent néfaste à l'environnement et d'un coût exorbitant.
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