Environ 300 personnes selon la préfecture, 500 selon les organisateurs, ont manifesté samedi après-midi en Savoie contre la ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin qu'ils estiment « inutile, dangereuse et coûteuse ».
Munis de pancartes « Non au Lyon-Turin » et de drapeaux portant la mention « No Tav » (No al treno ad alta velocità, LGV en italien), les manifestants se sont rassemblés au début de l'après-midi à la gare de Modane (Savoie).
Dans une ambiance « bon enfant », ils ont ensuite rejoint sous la pluie le site de Villarodin-Bourget, distant de 3,5 km, où a été creusée une galerie de reconnaissance pour le futur tunnel international.
« Nous disons non au désastre financier, économique et écologique de ce tracé », a expliqué Daniel Ibanez, porte-parole de la Coordination contre la ligne nouvelle Lyon-Turin.
L'opposant a par ailleurs estimé que le rapport Duron, chargé de rééchelonner dans le temps les projets inscrits dans le schéma national des infrastructures de transports (Snit), « leur donnait raison ».
Le 27 juin 2013, la commission Mobilité 21, dirigée par le député socialiste Philippe Duron, écrit dans son rapport qu'elle « confirme l'intérêt à terme de la réalisation des accès prévus » à la liaison Lyon-Turin, mais qu'elle « classe le projet d'accès à la liaison binationale en secondes priorités... ».
« Compte tenu des incertitudes sur le calendrier du tunnel de base, la commission n'a pas pu s'assurer que les risques de saturation et de conflits d'usage qui justifient la réalisation du projet interviendraient avant les années 2035 à 2040 », explique le rapport.
Selon ses concepteurs, la LGV devrait à terme supprimer au moins un million de camions par an sur les routes, ce que contestent les écologistes des Alpes qui jugent le projet démesuré par rapport au trafic.
Le TGV Lyon-Turin doit permettre de raccourcir le trajet Paris-Milan à un peu plus de 4 heures contre 7 heures actuellement. Cette « autoroute ferroviaire », combinant fret et trafic de voyageurs, dont le projet, lancé en 1991, a été maintes fois ajourné, devrait entrer en service en 2028-2029.
Le creusement du tunnel principal long de 57 km devrait commencer en 2014-2015. Il devrait permettre d'éviter trois millions de tonnes d'émissions de CO2 par an par la réduction du trafic routier.