Sept militants de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne (CR 47) sont poursuivis pour des violences commises sur des gendarmes lors d'une manifestation qui avait dégénéré le 10 octobre 2014 et sont convoqués devant le tribunal correctionnel d'Agen le 4 décembre, a-t-on appris jeudi auprès d'un de leurs avocats.
Hasard du calendrier, c'est précisément le 4 décembre à Agen que doit se tenir le congrès national de la Coordination rurale, a précisé l'une des responsables de la CR 47.
Mercredi matin, huit membres du syndicat agricole, dont son président Patrick Franken, avaient été interpellés et placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour « violences aggravées sur des gendarmes ».
Sylvie Girard, vice-présidente de la CR 47 et vice-présidente de la chambre d'agriculture, avait pu regagner son domicile dès mercredi soir, sans faire l'objet de poursuite.
Présentés jeudi matin devant le procureur de la République d'Agen, les sept autres militants sont poursuivis pour « violences volontaires aggravées ».
Comparution le 4 décembre devant le tribunal correctionnel d'Agen, jour du congrès national de la CR à Agen
Remis en liberté à l'issue de cette comparution, ils doivent comparaître le 4 décembre devant le tribunal correctionnel d'Agen. Trois des sept agriculteurs poursuivis, dont le président de la CR 47, Patrick Franken, sont également soumis à un contrôle judiciaire jusqu'à cette date, a précisé à un correspondant de l'AFP un de leurs avocats, Me Louis Vivier.
Vendredi 10 octobre, plusieurs dizaines de membres du syndicat avaient organisé une contre-manifestation sur le chantier du nouveau CFA agricole (Centre de formation des apprentis) de Sainte-Livrade-sur-Lot. Ils entendaient s'opposer à une vingtaine de militants écologistes regroupés sur place pour dénoncer la destruction de deux cèdres centenaires prévue dans le cadre de ce chantier.
La manifestation avait tourné en affrontements avec les gendarmes, faisant quatre blessés légers, dont deux gendarmes. Un membre de la CR 47 a déposé plainte contre les gendarmes au commissariat d'Agen.
Le 6 octobre, plus de 200 militants du syndicat agricole avaient bloqué la ville d'Agen avec des tracteurs pour protester contre la directive nitrates. Une journée d'action qui avait déjà dégénéré en heurts et provoqué des dégâts dont le coût est estimé à 217.000 euros par les autorités (préfecture et ville). A la suite de cette manifestation, trois plaintes ont été déposées contre la Coordination rurale, par la préfecture, la direction départementale des territoires et celle du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS).