À quelques jours de la sortie des troupeaux, les éleveurs de l'Aube s'inquiètent alors que le loup a été aperçu à plusieurs reprises dans les forêts du département pendant l'hiver.
Lors d'une conférence de presse qui se déroulait vendredi après-midi chez Gérard Guéry, à la tête d'une troupe de 600 brebis à Chaource, ils ont exprimé leur désarroi face au bilan de l'année passée. 180 brebis ont été attaquées. « Sans compter les problèmes de reproduction que cela engendre », signale Jean-Roch Lemoine, l'un des éleveurs.
Tous appréhendent la saison de pâturage. Pour protéger son troupeau, Gérard Guéry a décrit le dispositif qu'il vient de mettre en place : des barrières grillagées de 2 m de hauteur surmontées de barbelés et installées sur le pan ouvert de sa bergerie. « Je vais rentrer mes brebis tous les soirs », a-t-il indiqué. Mais cela représente 20 heures de travail par semaine supplémentaires.
Toutes les exploitations ne disposent pas de conditions aussi favorables avec une bergerie au milieu d'un îlot de 30 ha comme Gérard Guéry. « Beaucoup d'exploitants abandonneront la production ovine », prévient l'un des éleveurs. Cela aura des répercussions sur toute la filière et sur l'emploi dans la région ». Le cheptel ovin du département (18.000 brebis), qui était en hausse depuis 2010, pourrait donc régresser.
Nicolas Dhuicq, député-maire de Brienne-le-Château, est venu apporter son soutien aux éleveurs et souhaite que les exploitants puissent défendre leur troupeau quand un prédateur s'en approche.