Le Premier ministre a apporté, le 17 octobre 2014 devant les élus de montagne, son soutien aux éleveurs dont les animaux sont tués par des loups, promettant que le gouvernement, soucieux de leur « détresse », « sera à leur côté ».
L'expansion du loup et des prédateurs « pose un problème majeur », a plaidé Manuel Valls lors du congrès de l'Association nationale des élus de montagne (Anem) à Chambéry (Savoie). « La détresse des éleveurs, et le mot est faible, qui sont victimes du loup et des prédateurs, doit être prise en compte », a-t-il fait valoir, en rappelant que le plafond de loups susceptibles d'être abattus avait été relevé une première fois en 2013, puis en juin.
Les décrets d'application de la loi sur l'avenir de l'agriculture « doivent faciliter notamment le travail des préfets », a dit M. Valls, souhaitant « être efficace au niveau national » et convaincre l'Union européenne « d'évoluer » sur ce point. « Il ne s'agit pas de mettre en cause ces loups par principe. Il s'agit de tenir en compte d'une réalité, celle que vivent les éleveurs dans ce territoire. Et vous trouverez, mesdames et messieurs les élus, le gouvernement à votre côté », a poursuivi M. Valls, qui effectuait depuis jeudi soir un déplacement en Savoie où il a notamment rencontré des éleveurs.
« Sur ce sujet comme d'autres, il ne faut pas de démagogie et il ne faut pas opposer encore une fois l'environnement, l'écologie et la réalité économique », a-t-il mis en garde. Et moi, je veux qu'on pense d'abord à ces éleveurs qui souffrent et qui travaillent dur », a-t-il conclu, déclenchant les applaudissements des élus.
Environ 300 loups sont désormais présents dans 30 départements français. Près de 6.000 animaux d'élevage en ont été la proie en 2013 et les éleveurs mettent aussi en avant les animaux blessés et les portées interrompues. Au fil des ans, face à l'augmentation des zones touchées et des dégâts, bergers et éleveurs se disent exaspérés et les syndicats agricoles, que ce soit la Confédération paysanne ou la FNSEA, réclament une régulation plus efficace du prédateur et la fin du classement en espèce protégée.
Le loup est protégé dans l'Union européenne par la convention de Berne (1979) et par la directive sur les habitats, mais des dérogations à sa protection sont prévues lorsque sont constatés des dégâts importants sur l'élevage.