Alors que cette année plus d'une dizaine de cas de chrysomèle ont été découverts, atteignant même la région Rhône-Alpes, la profession s'interroge sur l'efficacité de la stratégie de lutte mise en place.
Les producteurs considèrent que la réglementation en vigueur sur le territoire français va trop loin. Jean-Paul Renoux, d'Arvalis, estime «qu'il faudrait appliquer la réglementation européenne et faire passer la zone focus (obligation de lutte insecticide et de rotation une année sur trois) de 5 kilomètres de rayon, comme actuellement en France, à 1 kilomètre seulement. Par ailleurs, alors que les pays voisins disposent de solutions phytosanitaires, il est important d'obtenir l'homologation d'insecticides pour 2008 afin de contrer le ravageur».
Même si des discussions sont en cours avec le ministère de l'Agriculture, pour l'instant ce dernier campe sur ses positions. «Abaisser la zone focus à 1 km de rayon serait prendre un risque inacceptable», explique Joël Mathurin, sous-directeur de la DGAL (Direction générale de l'alimentation), chargé de la qualité et de la protection des végétaux.
Les maïsiculteurs estiment subir un fort préjudice économique. Arvalis chiffre le coût de la rotation dans les zones touchées par les quelques foyers détectés à près de 10 millions d'euros pour 2008.
Luc Esprit, directeur de l' AGPM (Association générale des producteurs de maïs), s'interroge sur la part de responsabilité des aéroports internationaux. «Puisque le ministère de l'Agriculture affirme que la principale porte d'entrée de la chrysomèle sont les aéroports, pourquoi les producteurs feraient seuls les frais de ce dispositif?»