« Si septembre continue d'être chaud et ensoleillé pour favoriser le remplissage des grains et la qualité, on attend une production record à 17,25 millions de tonnes, a estimé Gilles Espagnol, responsable de la filière du maïs chez Arvalis, le 10 septembre 2014 devant la presse. Le rendement potentiel serait compris entre 102 et 103 q/ha pour une surface de maïs grain de 1.685.000 ha, transferts de maïs fourrage vers le grain compris », a-t-il précisé.
Chez les producteurs, pas le temps de se réjouir. Ces estimations de production à la hausse sont contrebalancées par un marché très lourd. « Avec une production mondiale record, les cours atteignent leur plus bas niveau depuis quatre ans, précise Matthieu Caldumbide (AGPM). Les prix payés aux agriculteurs pourraient se situer entre 120 et 130 €/t, soit une baisse de 15 à 20 % par rapport aux prix de 2013. » Vient aussi s'ajouter la baisse de 9 % en moyenne des DPU 2014. L'AGPM (Association générale des producteurs de maïs) estime donc le chiffre d'affaires des exploitations maïsicoles en baisse de 25 à 30 % par rapport à la moyenne des trois dernières campagnes.
« Des résultats d'exploitation nuls voire négatifs »
« Pour la deuxième année consécutive, les résultats d'exploitation seront nuls, voire négatifs, alerte Christophe Terrain, président de l'AGPM. L'ambiance est tendue dans nos campagnes car, à ce triste constat, s'ajoutent notamment les contraintes du verdissement de la Pac. » (visionnez l'interview vidéo de Christian Terrain)
Une rencontre avec Stéphane Le Foll, mercredi soir, devrait mettre la pression sur le ministre de l'Agriculture pour avoir une réponse au plus tôt concernant la proposition de mesure qui viendrait en lieu et place de la diversité d'assolement. Après le refus par la Commission du mulching comme couverture des sols, l'AGPM, avec le ministère de l'Agriculture, a proposé de semer un couvert au plus tard 15 jours après la récolte de maïs et de le détruire au plus tôt le 1er février. Pour les sols à plus de 25 % d'argile, la destruction sera possible à partir du 15 décembre. « Alors que les récoltes de maïs ont commencé, nous attendons toujours la décision de la Commission pour valider notre proposition », regrette Christophe Terrain.