Les estimations de récolte des maïs grain et ensilage sont revues à la hausse. Il existe toutefois de grandes disparités entre les zones.
Malgré la sécheresse dans le grand Ouest, la récolte de maïs ensilage s'annonce correcte. Mais cette tendance masque de fortes disparités. Les rendements dépendront de deux facteurs : l'eau reçue après le 15 août et la date de semis.
« Pour les maïs qui ont été implantés dans la deuxième quinzaine d'avril et qui ont été arrosés après le 15 août, la récolte devrait être correcte, estime Sabine Battegay, ingénieur chez Arvalis à Rennes. Les rendements seront certes inférieurs à ceux de l'an dernier mais 2009 était une année exceptionnelle. Pour ces maïs, l'eau est arrivée au bon moment, après la floraison. Et les grains se remplissent. »
En revanche, pour les maïs qui n'ont pas eu d'eau après le 15 août, les rendements sont affectés. Cela concerne le sud du Morbihan, l'est de l'Orne, le sud de la Mayenne et les Pays de la Loire. « Mais la valeur alimentaire peut être correcte », souligne Jean-Paul Renoux, responsable du maïs chez Arvalis.
La situation est aussi préoccupante pour les maïs semés tardivement, surtout ceux qui ont été implantés derrière un ray-gras d'Italie. Le printemps a été froid et sec, ce qui a ralenti la pousse. Pour ne pas pénaliser les récoltes d'herbe, certains éleveurs ont repoussé la date de récolte.
« Mais ils ont souvent trop attendu, explique Sabine Battegay. Parfois, ils ont ensilé à la mi-avril. Le ray-gras d'Italie avait pompé toute l'eau et le maïs a été implanté sur un sol déshydraté. »
S'il est aujourd'hui difficile de chiffrer les pertes, le potentiel pourrait être réduit de 30 à 40 % suivant les zones.
« Mais, avant de s'alarmer, il faut se déplacer au sein de ses parcelles pour faire son propre diagnostic car les rendements sont très hétérogènes d'un lieu à l'autre, prévient Sabine Battegay. Le maïs peut paraître petit mais quand on regarde les épis, ils se remplissent. Les bordures sont parfois très desséchées mais, au centre, les épis sont verts. »
Face au manque de fourrage, les éleveurs les plus touchés par la sécheresse ont choisi d'ensiler leur maïs grain. Arvalis estime pour l'instant ce transfert vers le fourrage à près de 50.000 ha. Cela représenterait près de 300.000 à 400.000 t de maïs grain en moins.
Cette production devrait donc être en légère baisse, d'autant que les surfaces sont en recul de 5 à 6 %. Le rendement national pourrait s'établir entre 90 et 95 q/ha et rester assez proche de celui de l'an dernier. Arvalis estime que de nombreuses zones ont, au final, bénéficié de suffisamment d'eau.
Tournesol : les prémices Les premières récoltes de tournesol ont débuté à la mi-août dans le sud du territoire. Dans le Midi-Pyrénées et en Aquitaine, les premiers résultats sont proches de 20 à 25 q/ha. Le Rhône-Alpes et le Poitou-Charentes ont aussi commencé avec des résultats compris entre 15 à 20 q/ha pour les terres les plus légères et plutôt 25 q/ha pour les sols profonds et bien arrosés. Dans la région du Sud-Ouest, le Cetiom met en garde les agriculteurs car « certaines parcelles auraient gagné à être récoltées plus tôt », compte tenu d'une humidité à la récolte très basse (6 à 7 %). |