« On parle beaucoup d'éducation, mais qu'en pensent les jeunes ? », s'est interrogé Serge Cheval, directeur de l'Union nationale des Maisons familiales rurales (UNMFREO), le 9 avril 2013 à Paris. A la veille de leur congrès national, qui se déroulera les 12 et 13 avril à Rouen, les MFR entendent contribuer aux grands débats du moment autour de la jeunesse, de l'école, de l'alternance, des territoires...
« Nous avons voulu écouter et considérer ce que les jeunes ont à dire aux adultes, sur ce qu'ils vivent tous les jours, sur les interrogations qu'ils ont sur leur formation, sur ce qu'ils en attendent pour se construire », explique Serge Cheval.
Un sondage, réalisé auprès d'élèves de MFR, constate ainsi « un vrai rejet du système scolaire classique ». « Ce rejet n'est pas forcément lié à l'échec scolaire, précise Patrick Guès, responsable de la communication à l'UNMFREO, mais à une analyse plus globale du système : manque de responsabilisation des jeunes, anonymat... ». « L'alchimie entre les deux temps de formation » (école et entreprise) et l'acquisition d'un statut « plus valorisant que l'état passif d'écolier » sont aussi appréciées par les jeunes sondés.
L'acquisition de compétences semble par ailleurs passer après l'apprentissage des « règles de vie » et des « codes relationnels du monde du adulte ». Ainsi, concernant le rôle du maître de stage, les réponses relatives au soutien dans les études et à l'aide à la prise de confiance en soi arrivent avant l'apport des connaissances techniques !
De quoi confirmer le modèle éducatif défendu par les MFR, mais aussi pointer des axes d'amélioration : « Entre les problèmes financiers ou les difficultés à composer les équipes éducatives, notre système n'est pas simple à gérer. Il y a un vrai risque de normalisation en interne », relève Patrick Guès.
« Nous devons revisiter la dimension interne de l'animation », complète Serge Cheval, visant notamment l'accompagnement des familles. Autre défi : « Que les jeunes ouvrent les yeux sur le monde. Il y a un vrai travail à faire sur la mobilité des étudiants dans leur formation. » Serge Cheval y voit d'ailleurs « l'un des grands enjeux de la ruralité » : « Il faut former à des niveaux supérieurs en favorisant l'ouverture sur le monde et le retour des diplômés dans les territoires. »