La Commission européenne demandera-t-elle à l'Agence européenne de sécurité sanitaire (EFSA) de conduire une analyse des risques d'introduction de maladies nouvelles dans l'Union européenne depuis les zones où ont été détectées pour la première fois la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie de Schmallenberg ? C'est en tout cas ce que souhaite la Commission des affaires européennes du Sénat dans l'avis politique qu'elle a adopté le 6 décembre dernier.
Les sénateurs utilisent l'opportunité que leur offre le Traité de Lisbonne d'interpeller les autorités européennes. « Nous sommes des lanceurs d'alerte, explique Bernadette Bourzay, la sénatrice de la Corrèze qui a proposé cet avis politique à ses collègues. Nous souhaitons savoir s'il y a une zone de risque, et si tel est le cas, comment intervenir et quelles mesures prendre pour éviter » que de nouveaux agents pathogènes débarquent et se répandent en Europe.
De quelle zone s'agit-il ? Du triangle qui relierait Rotterdam et Maastricht, aux Pays-Bas, à Anvers en Belgique. La sénatrice n'a cité que les « environs de Maastricht » devant la Commission des affaires européennes du Sénat. Mais il est facile d'identifier les deux autres localités lorsqu'elle s'interroge « sur la fréquence d'introduction de nouvelles maladies à partir d'une zone qui paraît assez bien identifiée, selon toute vraisemblance, une région portuaire du nord de l'Europe ».
Au-delà des aspects sanitaires, Bernadette Bourzay souligne les conséquences économiques qu'entraînent ces maladies dans les élevages mais aussi pour les pays exportateurs. « Vingt-sept Etats hors de l'Union Européenne ont imposé des restrictions sur les échanges d'animaux, rappelle-t-elle. C'est de la capacité de l'Union européenne à lutter contre les risques de la mondialisation préjudiciables à l'activité économique qu'est l'élevage, dont il est aussi question. »