A la demande de la filière oléagineuse, le marché à terme européen (Euronext) prépare une cotation du tourteau de colza. Il compte par ailleurs porter, de deux à trois ans, l'horizon des contrats blé de meunerie, maïs, colza et orge de brasserie. Sur fond d'envolée des volumes traités en 2011.
Lionel Porte et Nicholas Kennedy, chefs de produits dans les matières premières chez Euronext, ont fait le point, le 23 novembre 2011, sur les marchés à terme cotés à Paris : blé meunier, colza, maïs, orge de brasserie, cacao, café robusta, sucre blanc, poudre de lait écrémé.
Premier constat : la très forte progression des volumes d'affaires en 2011. Sur les dix premiers mois de l'année, le nombre de contrats traités en blé meunier approche les 5 millions (+40 % par rapport à la même période de 2010), devançant, pour la première fois depuis son lancement, le cacao. Même dynamisme pour le colza (1,6 million de contrats, +67 %), le maïs (340.000 contrats, +77 %), et l'orge de brasserie (22.000 contrats, +370 %).
A la demande de la filière oléagineuse, Euronext prépare, depuis cet été, le lancement d'un contrat sur le tourteau de colza, lequel pourrait ultérieurement déboucher sur la cotation d'un « complexe colza » : graine, huile et tourteau, de sorte que les triturateurs puissent protéger leur marge. Aucune date n'est avancée pour le lancement du futur contrat tourteau de colza, dans l'attente que le consensus soit réalisé sur ses caractéristiques précises : échéances, points de livraison, etc.
Euronext envisage par ailleurs de porter, de deux à trois ans, l'horizon des contrats de blé de meunerie (au passage, l'échéance août, insuffisamment liquide, sera supprimée), maïs, graine de colza et orge de brasserie. Pas de date précise non plus pour la mise en œuvre de cette réforme, Lionel Porte précisant seulement que les discussions sont « très avancées ».
Enfin, en accord avec l'appel du G20 agricole à une plus grande transparence des marchés à terme, les différentes catégories d'opérateurs (agricoles ou financiers) intervenant sur le marché parisien seront renseignées. Quatre catégories d'intervenants sont définies : les « commerciaux » (producteurs, négociants et transformateurs, lesquels sont à l'origine de 85 % des transactions sur le marché parisien), les « swap dealers » (venus des marchés de gré à gré), les « money managers » (fonds de pension, « hedge funds ») et les « other reportables ».
Visionnez l'interview de Lionel Porte.