«Les prix mondiaux des denrées alimentaires reprennent leur mouvement ascendant», constate la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), qui a publié mercredi un rapport sur les «Perspectives alimentaires». L'Organisation estime toutefois que le niveau des stocks céréaliers rend «improbable une réédition de la crise de 2008».
L'indice composite des prix alimentaires de la FAO – un panier incluant céréales, oléagineux, produits laitiers, viande et sucre – a enregistré quatre augmentations mensuelles successives, pour atteindre en moyenne 168 points en novembre 2009, soit son plus haut niveau depuis septembre 2008, précise la FAO. L'indice, qui n'avait jamais dépassé 120 points avant la flambée des prix alimentaires mondiaux de 2007-2008, était monté jusqu'à 189 points en juin 2008, rappelle-t-elle.
«Aujourd'hui, les stocks céréaliers sont à des niveaux plus rassurants», estime l'organisation. Pour le blé, le ratio stocks/utilisation est passé de 12 à 20% dans la plupart des pays exportateurs. «Quant aux agrocarburants, leur taux de croissance s'est ralenti d'une année sur l'autre bien qu'ils soient toujours l'une des principales locomotives du marché.»
«Bien que les principes fondamentaux de l'offre et de la demande restent de mise sur les marchés des matières premières, la vigilance s'impose car la fragilité du système alimentaire mondial persiste face à des événements économiques extérieurs», souligne également la FAO.
La hausse récente des cours mondiaux des céréales s'explique ainsi par des facteurs macroéconomiques. «Les taux de change, la volatilité des cours du pétrole et les taux d'intérêt très bas incitent les investisseurs à placer leurs liquidités sur les marchés des matières premières.»
Selon l'indice des prix de la viande de la FAO, les prix mondiaux au cours des dix premiers mois de 2009 étaient inférieurs de 8% en moyenne, par rapport à la même période de l'an dernier.
En ce qui concerne les prix des produits laitiers, ils ont augmenté de 80% depuis leur plus bas niveau de février 2009, le lait en poudre accusant la hausse la plus rapide.