La spéculation financière accrue sur les marchés à terme des matières premières agricoles n'a pas eu de rôle prouvé dans la volatilité des prix qui a provoqué la « bulle » de 2007-2008 dans ce secteur, affirment les auteurs d'une étude rendue publique jeudi par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
Les auteurs, deux universitaires, Scott Irwin, de l'Université de l'Illinois, et Dwight Sanders, de l'Université de l'Illinois du Sud, écrivent dans leur rapport que la financiarisation des marchés agricoles et l'intervention croissante d'investisseurs attirés par les produits financiers dérivés et non par les matières premières elles-mêmes, « représente un changement structurel important » mais « n'a pas généré une volatilité des prix accrue ».
Le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, estime dans le communiqué que cette étude est une « importante contribution au débat sur la régulation des marchés des matières premières, même si « des recherches ultérieures sont nécessaires ».
La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a appelé lundi l'Europe à réguler « dès maintenant » les marchés des matières premières et notamment les produits financiers dérivés qui accentuent, selon elle, la volatilité des cours, constituant un « frein » à la reprise.