La première banque allemande, Deutsche Bank, a annoncé, mardi, qu'elle n'allait pas lancer cette année de nouveaux produits boursiers sur les produits agricoles de base. Une décision qui intervient sur fond de polémique sur le rôle de la finance internationale dans la flambée des prix alimentaires.
« Nous reconnaissons que le bon fonctionnement des marchés agricoles a d'importantes répercussions sociales », écrit le groupe dans son rapport annuel de responsabilité sociale, se disant « inquiet du nombre croissant de personnes se trouvant en état de pauvreté alimentaire » dans le monde.
« Nous sommes d'accord avec les responsables politiques internationaux sur le fait que la transparence doit être accrue dans les marchés de dérivés sur les matières premières agricoles », ajoute la banque, saluant l'engagement en ce sens des pays du G20 à Cannes en novembre 2011.
Toutefois, un lien de cause à effet entre la financiarisation de l'agriculture et la hausse des prix alimentaires n'a pas encore été établi avec certitude, selon la banque, qui estime qu'il s'agit avant tout d'un déséquilibre entre l'offre et la demande.
De son côté, Matthias Wolfschmidt, directeur adjoint de l'ONG allemande Foodwatch, estime que « la spéculation sur des matières premières agricoles pousse les prix alimentaires à la hausse et cause la famine ». Au passage, il regrette que la Deutsche Bank n'ait pas renoncé à ses produits financiers existants dans la spéculation agricole.
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