Le manque d'investissements dans les secteurs agricole et minier au cours des trente dernières années est la principale raison de la flambée des prix dans ces secteurs, a déclaré, mardi, l'économiste Philippe Chalmin, président de l'Observatoire des prix et des marges.
« C'est l'absence d'investissement dans les capacités productives de ces secteurs » qui est à l'origine de cette flambée des prix, a-t-il déclaré devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.
« Quand on fauchait des champs d'OGM, il y a quelques années, on ne pensait pas à l'époque » qu'on allait manquer de céréales quelques années plus tard, a ajouté l'économiste spécialisé dans les marchés de matières premières.
Selon lui, « il faut au moins quinze ans pour développer de nouvelles cultures ou exploiter des mines, c'est très long », et d'ici là les prix grimpent.
En outre, a-t-il poursuivi, d'autres facteurs sont venus se greffer sur ce manque d'investissements, comme des accidents climatiques (sécheresse ou inondations multiples), ainsi que des événements « géopolitiques », qui ont provoqué une hausse des prix.
La spéculation, dénoncée par de nombreux milieux politiques ou ONG, n'est qu'une conséquence, a estimé l'universitaire, en ajoutant qu'elle était le propre des « marchés instables », comme ceux aujourd'hui des produits agricoles et miniers.
Philippe Chalmin a souligné devant les députés que « la vraie solution, ce n'est pas la régulation, mais une aide massive internationale aux pays pour financer leur politique agricole, c'est notre principal défi ».
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jeudi 10 mars 2011 - 09h39
Bonne analyse.A force de tirer les revenus agricoles vers le bas, certains ne peuvent plus investir; ces sommes autrefois destinées aux investissements servent maintenant à nourrir leurs familles. Il faut donc que tous les prix agricoles remontent et restent durablement suffisamment élevés (pour les céréales c'est fait (momentanément?) mais pas pour l'élevage.