Des denrées alimentaires aux métaux de base, les cours des matières premières ont terminé 2010 sur de hauts niveaux, dopés par la faiblesse du dollar, la croissance chinoise, l'appétit des spéculateurs et une raréfaction de l'offre.
Les prix du maïs et du soja ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis août 2008 à Chicago lors de la dernière semaine de l'année, les opérateurs s'inquiétant de la sécheresse qui persiste en Argentine, un important exportateur.
Le blé était lui aussi sur de hauts niveaux, après la sécheresse et la canicule estivale en Russie, la qualité de la récolte australienne a été affectée par des pluies trop importantes dans l'est du pays.
Le marché des huiles végétales est globalement dans une situation très tendue avec notamment une production d'huile de palme moins importante que prévue en Malaisie et en Indonésie.
Le sucre n'est pas en reste : les récoltes au Brésil et en Australie attisent les inquiétudes des acheteurs, suspendus à d'éventuelles exportations de l'Inde, deuxième producteur de la planète. Résultat, le sucre brut a grimpé de 140 % depuis juin à New York pour atteindre la semaine dernière un pic depuis trente ans.
Quelques jours auparavant, le prix de la livre d'arabica (café) bondissait à un sommet en 13 ans, après un gain de plus de 80 % en six mois, porté par des craintes sur la production de l'Amérique centrale et de la Colombie.
Victime aussi d'aléas météorologiques, le jus d'orange a atteint son plus haut niveau en plus de trois ans à la mi-décembre à New York, alors que le gel menace les cultures d'agrumes de Floride.
La spéculation joue par ailleurs un rôle croissant : un fonds britannique a ainsi accaparé en juillet la quasi-totalité du cacao disponible à Londres, poussant les prix à un niveau record en 33 ans.
De son côté, le coton, pâtissant de perspectives de récoltes médiocres aux Etats-Unis, premier pays exportateur, est monté avant Noël à un prix jamais vu depuis la Guerre de Sécession américaine, il y a un siècle et demi.
Les prix du pétrole, là encore dopés par la consommation chinoise, ont terminé 2010 à un niveau élevé, le baril ayant franchi en décembre le seuil des 90 dollars à Londres comme à New York pour la première fois depuis octobre 2008, avec en ligne de mire la barre des 100 dollars en 2011.
Le cuivre est grimpé en fin d'année jusqu'à plus de 9.600 dollars la tonne, un sommet historique. A la demande industrielle des pays émergents et de la Chine, premier consommateur mondial de métaux de base, s'ajoute un appétit accru des investisseurs spéculatifs, qui anticipent l'introduction de produits boursiers (les ETF) adossés à des stocks physiques de métaux.
Enfin, l'or brille plus que jamais : son rôle de valeur refuge l'a fait voler de record en record, engrangeant 25 % sur l'année, tandis que l'argent, au plus haut depuis trente ans, a progressé de 83 %.