Pas moins de 68 projets de recherche sont en ce moment menés en France ou en partenariat européen. C'est ce que rappelle le Club biogaz de l'ATEE (1) et l'Irstea (2), organisateurs des troisièmes Journées recherche industrie méthanisation biogaz (JRI), qui se déroulent depuis mardi et qui se termineront vendredi à Rennes. Un évènement rare et unique qui associe recherche publique, privée, ingénieurs, associatifs, prescripteurs, agriculteurs, représentants de filières et financeurs publics.
« Une véritable usine à gaz »
Christian Deconninck, nouveau président de l'ATEE, soulève le grand intérêt de cette manifestation qui a aussi pour objectif de « partager le savoir-faire et la technique » pour la production de biogaz. La nommant de « véritable usine à gaz » car débattant de technique et de recherche, il déclare aussi qu'elle peut participer à améliorer la compétitivité de la filière, répondant ainsi aux inquiétudes remontées du terrain.
Le broyage des substrats devient incontournable
La séquence « innovation sur le terrain » a permis de mettre en valeur les progrès réalisés en termes de contrôles techniques et biologiques des installations, mais surtout l'intérêt de broyer les substrats pour améliorer la productivité des méthaniseurs, et par là rendre l'installation plus compétitive. Cette étape consiste à dilacérer les substrats et ainsi ouvrir la lignine, pour améliorer l'expression du potentiel méthanogène : la matière est ainsi rendue plus digestible par les bactéries du digesteur. Selon des études présentées, le broyage permet une production de biogaz supplémentaire jusqu'à plus de 38 % pour du fumier de cheval, 31 % pour de la paille de colza et jusqu'à 92 % pour l'herbe d'accotement.
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(1) Association technique énergie environnement.
(2) Institut national de recherche en sciences et techniques pour l'environnement et l'agriculture.