Les premières mirabelles de Lorraine sont arrivées sur les marchés avec une semaine de retard en raison des fortes pluies de la semaine dernière, qui ont abîmé une partie de la production.
« Avec les précipitations, il y a eu un phénomène d'éclatement : l'eau rentre par osmose, la peau se tend et le fruit éclate », explique Philippe Daniel, président de l'association des mirabelles de Lorraine, qui regroupe 70 % de la production régionale. Le phénomène toucherait de 30 à 50 % de la production selon les vergers, indique le producteur.
Si les fruits éclatés sont définitivement perdus, ceux épargnés par les intempéries sont « beaux et bons, avec une belle couleur jaune et un excellent taux de sucre d'environ 20 % », affirme Bruno Collin, directeur de la coopérative VegaFruits à Saint-Nicolas de Port (Meurthe-et-Moselle).
La faible production commercialisable – 12.000 tonnes cette année – entraîne mécaniquement une hausse du prix de vente : environ un euro de plus que l'année dernière, soit entre 3 et 4 €/kg.
Les saisonniers sont les autres victimes des intempéries : sur les 2.000 recrutés traditionnellement chaque été, la moitié seulement a été embauchée, observe Bruno Collin.
« Les producteurs sont désolés, d'autant que pour beaucoup c'est leur sol job d'été, mais la faible récolte – même compensée par le travail de tri entre fruit éclaté ou non éclaté – oblige à limiter les embauches », justifie-t-il.
En péril à la fin des années 1970, la mirabelle a fait un retour en grâce depuis une quinzaine d'années, à la faveur d'une structuration des producteurs de Lorraine, qui représentent 80 % de la production nationale.
Désormais, 400.000 mirabelliers s'étendent sur 2.000 ha de vergers, à raison d'une production de 15 à 20 tonnes par hectare.
Un tiers de la production est destiné à la consommation courante, le reste en produit transformé, notamment surgelé, et une petite part en eau-de-vie.