Les résultats sont plutôt satisfaisants, même si des régions comme la Champagne-Ardenne et la Bourgogne font grise mine.
Alors que près de 80% des blés ont été moissonnés, le cru 2008 s'avère d'ores et déjà très supérieur à celui de l'an dernier : au 6 août, l'OniGC (Office national interprofessionnel des grandes cultures) table en effet sur une récolte avoisinant 36,7 millions de tonnes (Mt), soit 6 Mt de mieux qu'en 2007 et 3,4 Mt de plus qu'en 2006. Ces belles perspectives cachent toutefois de fortes disparités selon les régions.
Le nord du territoire et la Normandie affichent leur satisfaction grâce à des conditions climatiques excellentes lors de la maturité des grains, tandis que des régions comme la Champagne-Ardenne et la Bourgogne sont déçues. Les fortes pluies du printemps et les attaques de septoriose et de fusariose ont souvent entamé les rendements. Une fois n'est pas coutume, les terres superficielles, moins gorgées d'eau, s'en sortent mieux que les parcelles plus profondes. La qualité des blés s'annonce correcte dans l'ensemble.
Nord-Pas-de-Calais. Les récoltes, rentrées à environ 50 %, devaient reprendre en milieu de semaine. Les résultats sont bons pour l'instant, avec des rendements aux alentours des 85-90 q/ha en blé. Le climat de fin juin-début juillet a été très favorable au remplissage des grains. Ces derniers présentent une très bonne qualité. Même satisfaction du côté des orges, où les rendements atteignent 80 q/ha en variétés de printemps et 85-9 q/ha en escourgeon fourrager. La qualité est excellente.
Picardie. La moisson devrait bientôt se terminer. Les blés sont très satisfaisants tant en rendement qu'en qualité. La moyenne tourne autour des 85-90 q/ha, jusqu'à 110 q/ha dans certains secteurs. Seules quelques terres gorgées d'eau ont « décroché » à 80 q/ha. La fusariose a été bien maîtrisée. Les orges de printemps sont particulièrement bonnes, entre 75 et 80 q/ha en moyenne. Le calibrage est supérieur à 90 % et les protéines faibles, à 9,5-10,5%. Quant aux orges d'hiver brassicoles, elles avoisinent les 70-75 q/ha et jusqu'à 90- 100 q/ha dans la Somme.
Normandie. Les moissons de blé n'étaient qu'à moitié entamées en début de semaine. La moyenne des rendements est pour l'instant proche de 90 q/ha, avec même des pointes à 130 q/ha. Toutes les conditions climatiques étaient réunies et les agriculteurs n'ont pas hésité à réinvestir pour protéger leurs cultures au vu des cours attractifs. Les PS sont très bons. Les orges d'hiver et de printemps présentent aussi de très bons résultats, variant de 70 à plus de 100 q/ha. Elles sont bien calibrées.
Bretagne. Les travaux ont également été suspendus en raison de la pluie. Les rendements avoisinent les 70-80 q/ha mais la crainte prévaut. Si les blés ne sont pas battus rapidement, les maladies pourraient toucher les épis. Les pluies pourraient aussi diminuer les PS. Avec des conditions de remplissage idéales, alliées à une meilleure maîtrise des maladies, l'orge d'hiver offre des « rendements presque aussi bons que ceux des blés », à 70- 75 q/ha et des PS de 65-66 kg/hl.
Ile-de-France. Les terres drainantes sont meilleures que d'habitude en blé, avec des rendements records proches de 90 q/ha. Ailleurs, les résultats peuvent dépasser les 100 q/ha. Le taux de protéines est un peu bas et les PS tendent à baisser sur les dernières parcelles récoltées. Avec une qualité jugée correcte, les orges d'hiver présentent de bons rendements (75-80 q/ha). La bonne surprise vient des orges de printemps, qui sont excellentes (75 à 80 q/ha).
Champagne-Ardenne. Les professionnels affichent une grande déception en blé, avec des moyennes qui ne dépassent pas 70-75 q/ha en sols crayeux, comme en 2007. Pourtant le nombre d'épis était là mais la pluviométrie printanière a provoqué une asphyxie racinaire préjudiciable à la fertilité des épis. Le manque d'ensoleillement, la pression fusariose et les attaques de cécidomyes ont fait le reste. Les sols les plus médiocres s'en sortent mieux. Seule consolation : la qualité est correcte. Les orges de printemps sont moyennes à bonnes selon les zones (68-80 q/ha), avec un bon calibrage et un niveau en protéines satisfaisant. Pour les escourgeons, c'est plutôt une bonne année (75 à 85 q/ha) avec des critères qualitatifs corrects.
Lorraine. On renoue avec une année normale et les blés avoisinent les 70-72 q/ha. PS et protéines sont dans les normes et les lots fusariés dépassant les normes en mycotoxines semblent très faibles. Les orges de printemps déjà récoltées affichent 60 q/ha avec de bons critères qualitatifs. Quant aux escourgeons brassicoles, ils atteignent 70 q/ha avec une qualité technologique satisfaisante.
Alsace. Situés entre 65 et 70 q/ha, les résultats déçoivent dans le Haut-Rhin, alors que le potentiel laissait espérer cinq quintaux de plus. Les fortes attaques de fusariose ont pénalisé le rendement, avec un risque élevé en terme de mycotoxines sur certains lots. Les PS sont très moyens, alors qu'ils dépassent les 80 kg/hl dans le Bas-Rhin, qui s'en sort également mieux pour le rendement (76 q/ha, avec des parcelles à 100 q/ha). Partout les taux de protéines sont bons.
Bourgogne-Franche-Comté. Le rendement est moyen, compris entre 65 et 75 q/ha en blé, avec là encore de fortes disparités selon la profondeur des sols. Les petites terres atteignent parfois 85 q/ha, mais les meilleures parcelles sont très en deçà de leur potentiel habituel. La pression maladie (septoriose et fusariose) a été importante, mais le pire semble évité en terme de qualité sanitaire. Les escourgeons sont corrects (70 à 80 q/ha) avec des calibrages moyens, et les orges de printemps très variables (de 47 à 75 q/ha). Les protéines sont faibles.
Centre. La récolte est satisfaisante au nord de la région, variant de 80 à 90 q/ha avec une bonne qualité. Au sud, les rendements approchent difficilement les 65 q/ha. En cause : le froid au moment de la méiose, les pluies excédentaires du printemps et les attaques locales de cécidomyies. Les blés durs présentent de très bons rendements (75-85 q/ha) et une bonne qualité. En orges de printemps, les rendements sont bons à exceptionnels (65 à 85 q/ha), avec une qualité correcte.
Pays de la Loire. Avec une moyenne entre 65 et 70 q/ha, les rendements des blés sont satisfaisants mais hétérogènes. La pluviométrie du printemps est encore en cause, avec des rendements meilleurs sur les terres légères. Des attaques de piétin échaudage ont aussi eu lieu en blé sur blé. La fusariose a aussi fait des dégâts. La collecte d'orge est jugée cor-recte (65 q/ha) avec une qualité assez satisfaisante.
Poitou-Charentes. La récolte de blé tendre est assez belle, excepté en sol hydromorphe. Le froid de début avril (-7°C) a aussi pu faire des dégâts. Pour les mêmes raisons, les blés durs présentent des résultats hétérogènes (55-60 q/ha). Le gel du mois d'avril a parfois entraîné des avortements d'épillets sur les orges d'hiver, comme en Charente-Maritime où les rendements déçoivent (57 q/ha), alors qu'ailleurs ils atteignent jusqu'à 75 q/ha. Calibrage et protéines sont médiocres. Avec 61 à 62 q/ha et une qualité satisfaisante, l'orge de printemps est la bonne surprise.
Auvergne-Limousin. La déception domine, puisque les rendements plafonnent à 50 q/ha dans le Puy-de-Dôme et en Haute-Vienne. C'est un peu mieux dans l'Allier (60 à 70 q/ha en terres filtrantes, 50 à 60 dans les argilo-calcaires). Les orges de mouture sont plutôt correctes, entre 60 et 80 q/ha, mais les PS sont un peu faibles.
Rhône-Alpes. Les blés tendres restent loin des potentiels espérés puisque le rendement moyen ne dépasse pas 61 q/ha, avec de grandes disparités. Les protéines sont correctes mais les PS un peu justes. Les orges de mouture sont moyennes, aux alentours de 58 q/ha, tandis que les blés durs stagnent autour de 50 q/ha avec une qualité dégradée par les pluies du 14 juillet.
Aquitaine. Les rendements, médiocres à bons, oscillent de 55 à 65 q/ha. La pression maladies étant assez forte, la protection fongicide a parfois permis de rapporter 10 à 12 q/ha de plus. Les orges fourragères présentent des résultats satisfaisants mais hétérogènes (de 60 à 65 q/ha, PS à 62-69 kg/hl). Une bonne protection contre les maladies de fin de cycle (ramulariose et grillures polliniques) a là aussi fait la différence.
Midi-Pyrénées. Les résultats en blé tendre varient de 55 à 65 q/ha avec des pointes à plus de 85 q/ha. Le piétin-échaudage a pu par endroits faire des dégâts. En blé dur, les rendements oscillent entre 45 et 60 q/ha avec une qualité moyenne : protéines tout juste aux normes, de la moucheture et des PS en baisse sur les dernières parcelles battues. Les orges d'hiver sont jugées correctes (60 à 65 q/ha).
Languedoc-Roussillon et Paca. Les blés durs sont moyens à satisfaisants, et compris entre 35 et 55 q/ha. Les zones de plaine ont été plus pénalisées que les coteaux. La qualité des grains est correcte.
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