Le Conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité (CSPNB) – une instance consultative – vient de rendre un avis relatif à l'impact sur les zones humides du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Le CSPNB émet « un avis défavorable à la destruction de cet ensemble très original par la réalisation de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes », dans ce texte daté du 2 février 2015. Ce projet « aurait un impact très important » sur certains agroécosystèmes de zones humides « en voie de disparition sur l'ensemble de l'Europe de l'Ouest, précieux par leurs fonctions écologiques et leur richesse en biodiversité », souligne le Conseil.
« C'est un avis qu'on va regarder avec intérêt puisque c'est un conseil scientifique », a-t-on indiqué au ministère de l'Ecologie. Il « ne s'inscrit pas dans une procédure particulière » et résulte d'une « autosaisine du Conseil », a-t-on ajouté, mais « fera partie des points qui seront regardés par les services ».
« Les possibilités de compensation à l'identique [des agrosystèmes] apparaissent très restreintes », souligne le Conseil. « La compensation à la destruction de ces zones humides serait très problématique dans le contexte actuel d'intensification agricole et de changement climatique », explique-t-il.
« Les propositions du dossier ne permettraient pas d'atteindre les critères fixés par le code de l'environnement et les dispositions du SDAGE (schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux) de Loire-Bretagne », ajoute-t-il.
Les agriculteurs eux-mêmes réservés
Par ailleurs, « les agriculteurs eux-mêmes sont très réservés par rapport à des mesures compensatoires d'extensification de pratiques agricoles dans les territoires voisins, qu'ils considèreraient comme une "double peine" par rapport à leur activité. La mise en œuvre effective de telles mesures compensatoires par la profession agricole serait donc loin d'être assurée », relève le CSPNB.
Le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes fait l'objet, depuis le début des années 2000, d'une intense bataille juridique de la part de ses opposants qui ont jusqu'à présent perdu toutes leurs actions en justice. Le projet est suspendu à l'épuisement de ces recours. Il est source de tensions entre l'exécutif et les écologistes depuis le début du quinquennat de François Hollande.
Le CSPNB a « une fonction de veille, de conseil, d'alerte et de réflexion prospective sur l'ensemble des questions scientifiques concernant le patrimoine naturel terrestre et aquatique (eaux douces ou marines), qu'il s'agisse de paysages, d'écosystèmes, d'espèces ou de génomes », selon son arrêté de création daté du 26 mars 2004. Il « émet des avis scientifiques destinés à éclairer les choix politiques », selon le même arrêté.
comité théodule
mardi 10 février 2015 - 12h13
" La compensation à la destruction de ces zones humides serait très problématique dans le contexte actuel d'intensification agricole et de changement climatique », explique-t-il." Encore un comité théodule créé pour satisfaire certains activistes. Justement, expliquez nous au ralenti, SVP, le lien entre la destruction des zones humides ... et le changement climatique. Décidément, on le met à toutes les sauces, celui là. par contre, je peux vous énoncer les conséquences probables de l'immobilisme actuel sur les projets (Sivens, NDDL...) sur l'économie et l'emploi en général.