Quatre-vingt-six faucheurs, s'étant dénoncés eux-mêmes à la justice, ont été mis en examen, à Marmande, pour destruction volontaire, à la suite du fauchage, en 2006, d'un champ de maïs transgénique à Grézet-Cavagnant.
Depuis le mois de mars, la juge en charge du dossier, Sylvia Pons, a auditionné 89 militants ayant participé au fauchage en septembre 2006. 86 ont été mis en examen pour destruction volontaire en réunion, depuis mars et jusqu'à ce jeudi, et trois ont le statut de témoins assistés.
Un mois après la destruction, trois faucheurs avaient déjà été condamnés à trois mois de prison pour cette action qui avait réuni de 200 à 300 personnes, parmi lesquelles José Bové; une quinzaine d'hectares avait été détruits.
Le propriétaire de l'exploitation, Claude Ménara, l'un des premiers agriculteurs à avoir cultivé du maïs transgénique en Aquitaine, a ensuite déposé une plainte avec constitution de partie civile quelques jours après le saccage de son champ.
La plainte visait nominalement trois faucheurs, dont José Bové, ainsi que la centaine de manifestants. Ceux-ci avaient comme à leur habitude remis aux autorités une liste de présence.
«La juge n'a pas eu d'autre choix que de les auditionner et de les poursuivre», a indiqué Me Marie-Christine Etelin, du barreau de Toulouse, précisant que si cette affaire vient à l'audience: «Ce sera le plus grand procès de faucheurs volontaires, en nombre.»