La Commission européenne a rouvert les hostilités avec les pays de l'Union européenne sur les OGM avec le lancement de procédures d'autorisation pour la culture de plusieurs maïs transgéniques et une démarche visant à forcer la France à lever ses mesures de sauvegarde.
La décision a été prise mercredi par la Commission, mais n'a fait l'objet d'aucune communication, a reconnu jeudi son porte-parole Johannes Laitenberger. «Elle a été prise sur une base scientifique – un avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qui assure que les OGM ne présentent aucun risque pour la santé humaine ni pour l'environnement – et du droit qui doit être appliqué», a-t-il expliqué.
Greenpeace a dénoncé cette démarche. «La Commission essaie de contourner les gouvernements européens et de dicter sa position favorable aux OGM», a accusé Marco Contiero, un responsable de l'organisation.
Divisés sur les OGM, les pays de l'UE ont adopté en décembre 2008 une série de mesures. Ils ont notamment recommandé de ne plus baser les autorisations sur les seuls avis de l'Efsa, mais d'impliquer les organismes nationaux dans les expertises.
Les procédures lancées jeudi par la Commission visent à autoriser la culture des variétés de maïs génétiquement modifiés BT 11 de Syngenta et BT 1105 de Pionner-Dow.
Elles s'attaquent également à la «clause de sauvegarde» adoptée par la France pour suspendre la culture du maïs OGM MON810 de Monsanto, car l'Efsa l'a jugée «non justifiée». Sont également visées des mesures similaires adoptées par la Grèce et la Hongrie.