La décision du gouvernement de suspendre la culture du maïs Mon 810 a provoqué de vifs débats mardi au sein du groupe UMP à l'Assemblée nationale, qui a décidé de mettre en place des réunions d'information avec des scientifiques, a annoncé mardi le patron des députés UMP, Jean-François Copé. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), a quant à lui estimé qu'il y a sur ce dossier «instrumentalisation» et «désinformation» des Français.
La décision du gouvernement de suspendre la culture du maïs Mon 810 a provoqué de vifs débats mardi au sein du groupe UMP à l'Assemblée nationale, qui a décidé de mettre en place des réunions d'information avec des scientifiques, a annoncé mardi le patron des députés UMP, Jean-François Copé.
«Ça a chauffé sur les OGM», a-t-il reconnu en sortant de la réunion du groupe, avant d'ajouter devant la presse: «Il y a eu un vrai débat. Beaucoup de députés sont intervenus, dans le même sens, avec des termes courageux», en présence du Premier ministre François Fillon.
Si les députés UMP «comprennent parfaitement bien la position équilibrée proposée par le gouvernement» de suspendre la culture du maïs Mon 810 au nom du principe de précaution, «une très grande majorité d'entre nous souhaite poursuivre la réflexion sur cette question», a-t-il dit.
Sur proposition du président de la commission des affaires économiques, Patrick Ollier, le groupe a décidé «d'organiser des réunions d'information associant les députés de la majorité et de l'opposition pour permettre d'entendre la communauté scientifique».
Il s'agit, a ajouté M. Copé, «d'éviter qu'il y ait des polémiques déplacées qui soient anxiogènes pour l'opinion publique et provoquent à l'égard de la communauté scientifique un effet de rejet».
Les élus du groupe ont par ailleurs redit qu'ils n'avaient «pas été suffisamment informés sur le Grenelle de l'environnement».
«Les députés UMP comprennent le compromis politique qu'est le Grenelle de l'environnement mais ne veulent pas que ce soit perçu comme un renoncement scientifique et donc politique. On comprend le compromis, on n'accepte pas le renoncement!», a renchéri le vice-président du groupe, Jean Leonetti.
Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), a quant à lui déploré la suspension de la culture des OGM décidée par le gouvernement et a estimé mardi qu'il y a sur ce dossier «instrumentalisation» et «désinformation» des Français.
«Dans ce débat, un scientifique, un chercheur devant son microscope, fût-il Prix Nobel, sera toujours, au journal télévisé de 20 h, moins médiatique qu'un faucheur volontaire qui vient de détruire une parcelle de culture OGM au mépris des années de travail de recherche, des enjeux alimentaires, et des enjeux biomédicaux», a déclaré Bernard Accoyer.
Selon lui, «il y a, dans cette affaire, un défaut d'informations objectives, une instrumentalisation, et une désinformation».
«C'est ce qui explique qu'une majorité de Français ont pu être influencés par les prises de position les plus spectaculaires, mais également les moins républicaines, et les plus infondées scientifiquement», a-t-il poursuivi en dépit des conclusions du comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM allant dans le sens de l'activation de la clause de sauvegarde.
«Il y a 6 milliards d'hommes et de femmes, dont il est moralement et politiquement souhaité que tous accèdent à un niveau d'alimentation, à un niveau de vie, à un niveau de consommation qui s'approchent de ce qu'ils sont dans les pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord. Or, avec les techniques que l'on a aujourd'hui, on ne sait pas faire», a ajouté le président de l'Assemblée nationale.