Monsanto a réagi vendredi à l'annonce la veille par le chef de l'Etat de la suspension de la culture commerciale des OGM «en attendant les conclusions d'une expertise à conduire par une nouvelle instance, qui sera créée» d'ici à la fin de l'année. Pour la firme, il s'agit là d'«une suspension illégale et infondée au détriment de la liberté de choix des agriculteurs».
«Les mesures annoncées apparaissent incompréhensibles: le Grenelle a révélé une attente forte des citoyens français pour optimiser l’usage des pesticides et pour économiser l’eau – objectifs que les cultures biotechnologiques peuvent justement contribuer à atteindre: utilisé depuis 11 ans, le Mon 810 permet d’éviter les passages insecticides; testées avec succès, les plantes tolérantes à la sécheresse permettront bientôt des économies d’eau substantielles», déclare Jean-Michel Duhamel, président de Monsanto Europe du Sud et Monsanto France, cité dans un communiqué.
Une suspension de la culture de l’OGM actuellement autorisé en France est «illégale au regard de la législation européenne qui permet de cultiver cette plante sur le fondement d’une évaluation scientifique rigoureuse. Seule la mise en évidence d’un élément scientifique nouveau de nature à remettre en cause la sécurité du produit pourrait permettre d’invoquer la clause de sauvegarde européenne. De telles données scientifiques n’existent pas», précise Jean-Michel Duhamel. Pour rappel, les récoltes de 2007 de maïs Mon 810 en France ne sont en aucun cas remises en cause, précise le communiqué de Monsanto.
«Les OGM sont cultivés par plus de 10 millions d’agriculteurs dans le monde. Toutes les puissances agricoles de la planète les utilisent avec succès. Pourquoi alors en priver les agriculteurs français qui ont pourtant exprimé cette année leur motivation à les adopter? Respectons leur choix!», souligne Jean-Michel Duhamel.