L'Alliance pour la planète (80 associations dont Greenpeace et le WWF) et la Confédération paysanne ont suspendu vendredi leur participation aux travaux du Comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM.
Ces deux organisations ont annoncé leur décision à l'occasion de la première réunion vendredi de ce comité dont la création a été annoncée par un décret le 6 décembre et qui doit notamment se prononcer sur le maïs OGM Mon 810, le seul actuellement cultivé en France.
Elles ont motivé leur décision par le fait que le gouvernement n'a pas activé la clause de sauvegarde à Bruxelles qui permet à un Etat membre d'interdire la culture d'un OGM autorisé au plan communautaire.
«La non activation de la clause de sauvegarde trahit l'esprit et les engagements du Grenelle» indique l'organisation «Alliance pour la planète». «Seule la notification de la clause de sauvegarde auprès de la Commission européenne pourrait nous permettre de réintégrer le processus de discussion» ajoute l'organisation pour qui le texte de loi en préparation sur les OGM «organise la coexistence sans résoudre aucun des problèmes qu'elle pose». Elle estime par ailleurs que la société civile est «sous représentée» dans la composition de la future Haute autorité et que la présence dans cet organisme «de représentants de l'industrie OGM, qui ne peuvent être à la fois juge et partie, est inadmissible».
La Confédération paysanne a également décidé de ne plus participer à ces travaux. Selon le syndicat agricole, «le gouvernement a déjà en main tous les éléments scientifiques nécessaires et suffisants pour notifier la clause de sauvegarde à la Commission européenne». La Confédération paysanne estime par ailleurs que l'arrêté de suspension n'est «qu'une provocation puisqu'il ne concerne que les cessions de semences à l'utilisateur final, pas aux coopérateurs et aux négociants».