«L’Allemagne vient de suspendre l’autorisation du MON 810. Dans ce cas précis il faut s’inspirer du cas allemand». Cette déclaration d’Alain Juppé, le nouveau ministre en charge de l’environnement, faite dans les colonnes du Parisien de vendredi, n’a pas manqué de faire réagir.
«Il ne faut pas se précipiter. Il faut se donner le temps de la réflexion avant une décision» a, pour sa part, déclaré la récemment promue à la tête du ministère de l’Agriculture, Christine Lagarde, qui a précisé que la question devrait être débattue avec l’intéressé lors du prochain conseil des ministres.
L'AGPM (producteurs de maïs) estime que la mise en place d’un tel moratoire représente un «danger» pour l’Europe. «C’est une affaire politique, on n’est plus dans la rationalité. La rationalité devrait au contraire permettre d’accélérer le mouvement en faveur des organismes génétiquement modifiés car l’Europe va perdre sa compétitivité vis à vis des Etats-Unis», affirme Christophe Terrain, le président de l’AGPM.
Même si cette décision intervenait rapidement, elle n’empêcherait pas la mise en terre déjà réalisée d’environ 30 000 ha de MON 810 en France.
De son côté Greenpeace, à l’origine d’une des études ayant conduit à la mise en place du moratoire Outre-rhin, se réjouit de cette annonce.