Les experts de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) ont jugé que le maïs génétiquement modifiée Mon 810 (résistant à la pyrale et commercialisé par la firme Monsanto) était sans risque pour la santé et l'environnement. Plusieurs pays européens dont la France ont pourtant interdit cette culture au nom du principe de précaution. Selon la société Monsanto, l'Efsa aurait également validé la variété Roundup Ready 2, notamment résistante au glyphosate.
Pour Jerry Hjelle en charge chez Monsanto des relations avec les autorités de régulation, «ces annonces illustrent un ferme engagement en faveur de la prise de décisions fondée sur la science, afin de permettre aux agriculteurs de choisir des cultures biotechnologiques». Pour la firme phytosanitaire, l'avis de l'Efsa devrait même contraindre la Commission européenne à proposer le renouvellement des licences d'exploitation du Mon 810.
De son côté, Greenpeace estime qu'«une fois de plus, l'Efsa se voile la face et choisit d'ignorer les preuves scientifiques relatives aux effets négatifs sur l'environnement de ce maïs pesticide». L'organisation ajoute que «des scientifiques indépendants ont sérieusement mis en cause la qualité du dossier sur le Mon 810 soumis par Monsanto, ainsi que le travail d'évaluation de l'Efsa».
France Nature Environnement (FNE) renchérit. «L'Efsa vient de franchir la ligne rouge pour rendre un avis favorable à cet OGM en totale contradiction avec les règles élémentaires du raisonnement scientifique et en donnant la priorité à la firme Monsanto avant de le rendre public, oubliant ainsi qu'elle est au service de l'intérêt général! Un tel constat devrait impliquer une enquête parlementaire européenne sur le fonctionnement de l'Efsa et la validité de ses avis.»