Les organisations écologistes sont «déçues» que le gouvernement n'ait pas décidé de recourir à la clause de sauvegarde auprès des instances européennes permettant d'interdire les OGM, ont-elles déclaré mardi à l'issue d'une réunion de l'intergroupe OGM du Grenelle de l'environnement.
«On n'est pas du tout convaincus par le gouvernement, on pense qu'il cède de façon très claire au lobby de l'agriculture intensive», a déclaré Arnaud Apoteker, s'exprimant au nom de l'Alliance pour la planète (80 associations dont Greenpeace et le WWF).
«On verra si d'ici au 19 décembre (date à laquelle le projet de loi sur les OGM doit être présenté au Conseil des ministres, ndlr) il y a des décisions significatives mais d'ici là, nous allons rester mobilisés sur la question de la clause de sauvegarde», a indiqué Arnaud Apoteker.
«La réunion de concertation s'est malheureusement résumée à une réunion d'information de la part du gouvernement qui a refusé toute remise en cause des décisions récentes qui s'éloignent pourtant de l'esprit du Grenelle», indiquent France nature environnement (qui revendique 3.000 associations), la fondation Nicolas Hulot et la Ligue pour la protection des oiseaux. Les associations sont renvoyées vers les parlementaires pour leur proposer d'amender le texte du projet de loi sur les OGM.
Elles ont aussi émis des critiques sur la composition et le fonctionnement du comité de préfiguration, qui «n'ont pas été entendues»: déséquilibre de la représentation des associations, création de deux collèges, absence de libre désignation de leur représentant par certaines organisations, calendrier de travail surchargé...
Les associations estiment enfin que le comité de préfiguration sera chargé d’émettre un avis sur le maïs Mon 810 «dans un délai bien trop court». «Il n’y a donc aucune garantie à ce jour que des OGM ne soient cultivés en France l’an prochain», regrettent France nature environnement, la fondation Nicolas Hulot et la Ligue pour la protection des oiseaux qui annonceront dans les jours prochains la suite qu’elles donneront à leur participation aux travaux du Grenelle sur les OGM.