Une majorité d'agriculteurs français est favorable à un moratoire sur les OGM selon un sondage de l'institut TLB pour le mensuel Agriculture et Nouvelles Technologies publié mercredi, à quatre jours du deuxième tour de l'élection présidentielle.
Selon ce sondage réalisé auprès de 1.400 agriculteurs, 57,5% se prononcent pour un moratoire alors que 27,1% souhaitent une décision gouvernementale après une concertation avec les organisations d'agriculteurs et de consommateurs. Seuls 10,1% penchent pour un référendum et 4,7% pour un vote parlementaire sur la question.
La solution du moratoire, en attendant qu'un consensus se dessine ou que la recherche scientifique permette de trancher définitivement sur l'existence ou non de risques sanitaires et environnementaux réels, est soutenue par 69% des électeurs de la Confédération paysanne, qui s'est toujours opposé aux OGM. Mais 48% des électeurs de la FNSEA souhaitent également un moratoire.
C’est pour demander ce moratoire que des militants anti-OGM du «grand Sud-Ouest» ont décidé mercredi matin «l'occupation illimitée» de la direction départementale de l'agriculture (DDA), à Pau, jusqu'à l'annonce d'un «moratoire» sur les OGM en France.
Le directeur départemental de l'agriculture, Claude Bailly, a reçu une délégation des militants. Selon eux, il a promis de transmettre à son ministère la double revendication des manifestants: instauration d'un «moratoire immédiat» sur les semences OGM et abrogation du décret du 20 mars dernier qui réglemente les OGM en France. Les anti-OGM espèrent que ce thème sera abordé lors du débat prévu mercredi soir entre les deux candidats. Ségolène Royal s'est déjà prononcée en faveur d'un moratoire, ce qui n'est pas le cas de Nicolas Sarkozy, ont-ils indiqué.