Trois, quatre mois de prison avec sursis ont été requis vendredi contre huit des neuf faucheurs volontaires qui comparaissaient devant le tribunal correctionnel d'Angers pour avoir détruit 11 hectares d'une parcelle de maïs Mon 810 à Charcé-Saint-Ellier (Maine-et-Loire) en 2007.
La procureure de la République d'Angers, Annabelle Aubry, a réclamé quatre mois avec sursis pour deux d'entre eux qui avaient aussi refusé un prélèvement ADN, trois mois avec sursis pour six autres et 90 jours-amende de cinq euros (soit 450 euros) pour le neuvième prévenu pour «destruction du bien d'autrui commis en réunion».
Nicolas Gallon, défenseur de plusieurs faucheurs, a qualifié ce procès d'«anachronique» après l'activation par la France en février 2008 de la clause de sauvegarde sur la culture du maïs génétiquement modifié Mon 810 de Monsanto.
Le jugement a été mis en délibéré au 8 janvier.
Terrena, qui est à l'origine de la plainte, mais dont aucun représentant, hormis son avocat, n'était présent à Angers, s'est montrée discrète. Depuis les faits, la coopérative a en effet décidé de ne pas commercialiser de semences OGM en 2008 et 2009 au vu de l'hostilité aux OGM de la majorité de ses adhérents.
L'avocat de Terrena, Mickaël Chehab, a évoqué vendredi «une destruction à caractère doctrinaire» et demandé un euro symbolique pour le principe.
Le procès n'est pas passé inaperçu à Angers puisqu'un «village d'associations» s'est installé au pied du palais de justice. Entre 300 et 400 personnes sont venues soutenir les prévenus depuis jeudi, mais seule une partie a été autorisée à entrer dans la salle d'audience, bondée vendredi après-midi lors des plaidoiries.
José Bové était venu assister à une partie de l'audience jeudi.