« Des chercheurs de l'IRD et leurs partenaires sud-africains viennent de montrer qu'un papillon de nuit, Busseola fusca, a développé en Afrique du Sud un nouveau mode de défense contre la toxine Bt », indique l'Institut de recherche pour le développement (IRD) dans un communiqué du 4 septembre 2013.
En effet, six ans à peine après l'introduction du maïs Bt en Afrique du Sud, les scientifiques ont découvert des chenilles de Busseola fusca résistantes, qui ont proliféré très rapidement.
Les expérimentations ont montré que, pour la première fois, une résistance au maïs Bt se transmet de manière dominante et non récessive. Le papillon ne fait donc pas appel au mécanisme d'adaptation classique. Cette découverte, publiée dans PLoS ONE, remet en question le principe même sur lequel repose la stratégie anti-résistance qui accompagne généralement l'utilisation des OGM.
Les mécanismes physiologiques en jeu doivent désormais être confirmés, afin de réorienter la stratégie anti-résistance des OGM. Face à cette menace, la solution prônée habituellement consiste à conserver des « zones refuges », c'est-à-dire une petite proportion des surfaces cultivées non-OGM. L'objectif est de maintenir des populations d'insectes sensibles à la toxine. Cette tactique a fait ses preuves en Amérique du Nord, mais l'équipe de chercheurs souligne une brèche dans le système.
Ils explorent donc d'autres voies de lutte biologique prometteuses contre les ravageurs du maïs en Afrique, soit à partir d'un champignon pathogène ou grâce à des petites guêpes parasitoïdes. Celles-ci pondent leurs œufs dans les chenilles de B. fusca, puis leurs larves tuent les chenilles après s'être développées à leurs dépens.