« Après une année d'existence, le HCB montre un bilan plus que satisfaisant », s'est félicité jeudi Catherine Bréchignac, présidente du Haut-Conseil des biotechnologies lors de la séance plénière organisée à l'occasion de ce premier anniversaire de fonctionnement.
Installé en avril 2009 dans le prolongement du Grenelle de l'environnement, le HCB a notamment traité depuis une demande d'avis sur la définition des filières dites « sans OGM », six demandes de mise sur le marché d'OGM (cinq maïs : Mon 810, NK603, Bt11, 1507, Mon89034xNK603, et une betterave : H7-1), 489 demandes d'avis de classement pour les utilisations confinées d'OGM, une demande d'expérimentation au champ de vigne OGM...
« C'est la première agence des problématiques du XXIe siècle de par ses méthodes d'analyse et son indépendance, a lancé Jean-Louis Borloo, en conclusion de cette séance plénière. Nos voisins européens étaient au début circonspects sur la création du HCB mais ils nous regardent maintenant avec intérêt. »
Selon lui, il s'agit de l'outil d'analyse croisée entre les sciences dures et les problèmes éthiques « probablement le plus pertinent en Europe ». « C'est incroyablement important d'avoir cet outil de démocratie pour éclairer la décision publique », a-t-il conclu.
« Nous avons dépassé les postures et apporté de la clarté au débat, assure de son côté Christine Noiville, présidente du Comité économique, éthique et social (CEES). On ne travaille pas dans le consensus mais un terrain d'entente émerge sur certains points ». Et d'ajouter : « Nous avons jeté les ponts entre la science et les aspects socio-économiques. »
« Le Comité scientifique est plus qu'un comité technique car il doit répondre aux questions du CEES, c'est un travail nouveau », a par ailleurs indiqué Jean-Christophe Pagès, président du Comité scientifique.
Selon lui, à l'avenir, le HCB ne pourra pas donner un avis au cas par cas sur tous les dossiers de demande d'autorisation de mise en culture, mais plutôt sur des « familles » de dossiers. « Car nous souhaitons avoir plus de temps pour travailler sur des sujets plus transversaux comme la coexistence ou encore la propriété industrielle », explique-t-il.
Dans un communiqué paru jeudi, l'AFBV (Association française des biotechnologies végétales) a toutefois déploré la « marginalisation du comité scientifique du HCB » : « L'avis du Comité scientifique et la recommandation du CEES, loin de se compléter, sont souvent contradictoires, des membres du CEES n'hésitant pas à prendre des positions idéologiques », estime l'association qui milite pour les biotechnologies. L'AFBV « se pose des questions sur l'utilisation des avis et recommandations du HCB par le gouvernement puisqu'à ce jour il n'en est résulté aucune décision ».
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