La représentante américaine adjointe au Commerce, Miriam Sapiro, a exhorté jeudi les Européens à s'ouvrir aux OGM, alors que les pays de l'UE sont divisés sur le sujet, en raison notamment de la défiance des consommateurs.
« Quand les Européens viennent aux Etats-Unis, ils viennent et apprécient notre cuisine sans craintes », a déclaré Miriam Sapiro, lors d'une rencontre organisée à Bruxelles par un institut de réflexion européen.
« Pourquoi devrions-nous avoir des normes différentes en Europe ? », s'est-elle interrogée. « Je soulèverai cette question aujourd'hui » lors d'une rencontre avec des responsables de la Commission européenne en charge du Commerce, a-t-elle ajouté.
« C'est important de l'aborder et de continuer à faire pression sur la Commission pour qu'elle aille dans la bonne direction. Les décisions sur les OGM doivent être fondées sur des arguments scientifiques », a-t-elle insisté, soulignant sa confiance dans les normes sanitaires américaines.
Elle s'exprimait au lendemain du blocage par les Européen d'une norme commune pour faciliter le contrôle des importations dans l'UE.
La France et la Pologne se sont opposées à un vote sur une proposition sur les niveaux de contamination par des OGM. Plusieurs pays ont demandé cependant de poursuivre l'examen de cette proposition.
L'enjeu est considérable. L'UE a importé 4 millions de tonnes de maïs et 33 millions de tonnes de soja ou équivalent destinés essentiellement à l'alimentation animale en 2008-2009.
Or les règles européennes actuellement en vigueur stipulent que si les contrôles d'une cargaison montrent des traces d'une contamination par un OGM non autorisé dans l'UE, elle est refoulée.
Les gouvernements se sont également divisés mercredi sur les demandes de commercialisation de quatre OGM, trois maïs de Syngenta et un coton de Dow AgroSciences.
« Espérons que ces produits puissent être approuvés, même si nous reconnaissons des préoccupations chez certains consommateurs », a souhaité Miriam Sapiro.
Seuls deux OGM sont actuellement cultivés dans l'UE : le maïs Mon 810 de Monsanto et la pomme de terre Amflora de BASF.
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