Des pays membres de l'OMC ont déploré lundi le manque de progrès sur le cycle de Doha, en ouvrant une semaine destinée à faire le point sur l'avancée des négociations et évaluer les possibilités de conclure en 2010, comme promis par le G20, l'an dernier.
Lors d'une rencontre entre hauts représentants des 153 pays membres et le directeur de l'Organisation, Pascal Lamy, les principaux négociateurs ont reconnu que « peu de progrès avaient été fait depuis les textes (de négociations) de décembre 2008 », a indiqué un porte-parole de l'OMC, Keith Rockwell.
De nombreux pays en développement ont regretté cette situation, a-t-il ajouté. Selon lui, ces pays, devenus les plus fervents défenseurs du laborieux cycle entamé en 2001, ont fait part de leur « exaspération sur la lenteur du processus » de négociations.
« Il n'y a pas eu de progrès substantiel » depuis des mois, a également déploré un ambassadeur sud-américain. « De plus en plus de pays cherchent à obtenir plus de concessions » de leurs voisins alors que parallèlement la « volonté politique manque pour soutenir le multilatéralisme » à travers le cycle de Doha, a-t-il ajouté.
New Delhi et Bruxelles ont récemment accusé les Etats-Unis d'être à l'origine du blocage actuel.
Pascal Lamy s'est voulu moins pessimiste. Tout en convenant que « beaucoup de travail devait être fait » pour pouvoir « combler les écarts », il a estimé que de récentes consultations avec les pays membres avaient permis « d'avoir une meilleure idée des divergences » et de ce qu'il faut faire pour les réduire.
Le responsable du gendarme du commerce mondial a dit espérer qu'à l'issue d'une semaine ponctuée de rencontres en bilatéral et comité restreint, les membres de l'OMC « seront à même d'envoyer un signal fort au monde et de concentrer l'énergie politique nécessaire pour faire avancer le cycle dans sa phase finale ».
Une réunion du Comité de négociations commerciales est prévue vendredi pour tirer les conclusions de la semaine.
Cette semaine de « bilan » avait été décidée en décembre 2009, lors de la dernière réunion ministérielle de l'OMC, afin de déterminer si l'échéance fixée par les économies les plus développées du G20 de conclure le cycle d'ici à la fin de l'année était réalisable.
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