Les concessions faites par les pays riches dans le cadre du cycle de négociations de Doha sur la libéralisation des échanges mondiaux, «n'auront pas d'effets concrets», estime le ministre brésilien de l'Agriculture, Reinhold Stephanes.
«Je doute qu'il soit possible de conclure le cycle ou d'un succès de ses résultats. Je crois que les concessions, au cas où elles seraient faites (par les pays riches) n'auront pas d'effets concrets», a affirmé Reinhold Stephanes dans des déclarations publiées lundi par le quotidien "O Estado de São Paulo ".
Pour le ministre brésilien, «c'est la nécessité d'importer des aliments qui assurera la régulation du marché mondial au cours des prochaines années».
Selon lui, de nombreux gouvernements devront ouvrir leurs marchés aux produits agricoles pour éviter l'inflation «qui est déjà une préoccupation pour plusieurs marchés».
«L'Europe vient de le faire avec le blé et nous avons des estimations qui montrent que cette tendance devrait se poursuivre», a affirmé Reinhold Stephanes.
Il a suggéré que le Brésil fasse des accords spécifiques avec différents marchés.
«C'est ce que je défends mais je ne peux pas trop en parler à cause de l'Itamaraty (le ministère des Affaires étrangères) qui conduit les négociations de Doha», a-t-il précisé.
«Il faut se rappeler qu'en 2007 nous aurons une croissance de 20% de nos exportations de viande par rapport à 2006 où les ventes ont été excellentes», a-t-il dit. «Ce sera la demande des marchés qui nous apportera ces avantages et d'après ce que je vois, les prix élevés vont durer», a souligné le ministre.
Contrairement au ministre de l'Agriculture, le ministre des Affaires étrangères, Celso Amorin, soutient que le cycle de Doha est bien «vivant» et il estime qu'il est possible de lui donner un nouvel élan au cours des prochains mois.
Le directeur général de l'OMC, dans un discours lundi à Londres, a estimé qu'un accord dans le cycle de Doha doit inclure des «résultats satisfaisants» dans le domaine des services. La difficulté est «de faire passer les négociations à la vitesse supérieure», a-t-il affirmé.
Pascal Lamy a relevé que toute une série d'études indiquent que «les avantages que procure une ouverture supplémentaire du commerce des services sont bien supérieurs à ceux qui découlent de l'ouverture du commerce des marchandises».