L'ouverture des marchés agricoles suscite un débat complexe, notamment entre les pays en développement, a indiqué une source proche du dossier à l'issue d'une nouvelle réunion du comité de négociations agricoles de l'OMC, mercredi à Genève.
Les pays du Sud ont des intérêts divergents sur cette question et les discussions portent principalement sur les marges de manoeuvre dont ils pourraient bénéficier pour diminuer l'impact de la baisse des droits de douane.
Le Pakistan a proposé une sorte de compromis pour les modalités techniques concernant la définition et le traitement des ''produits spéciaux'' que chaque pays en développement pourra désigner et qui seront soumis à une ouverture plus modérée des marchés par rapport à la formule générale. Aucune piste d'accord ne s'est toutefois encore dégagée à l'issue du débat, selon la même source.
Les pays importateurs et les pays les plus pauvres, par exemple ceux de la zone ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) ou encore l'Inde souhaitent obtenir des flexibilités les plus larges possibles pour préserver leur sécurité alimentaire et leur population rurale.
A l'inverse les exportateurs comme le Brésil ou la Thaïlande sont favorables à des modalités restrictives pour le traitement des produits spéciaux. Cette position est partagée par des pays développés, l'Australie et la Nouvelle Zélande, par exemple, qui sont des exportateurs agricoles.
Le président du comité de négociations agricoles a par ailleurs annoncé qu'il présentera un texte de discussion sur les baisses de droits de douane et les subventions aux pays membres vendredi ou lundi.« J'espère provoquer des discussions, il est temps d'être concret », a déclaré l'ambassadeur Néo-Zélandais Crawford Falconer.
Les pays membres se retrouveront pour débattre de ces propositions une semaine plus tard.
« Il y a deux ou trois endroits où il serait possible de trouver une convergence », a affirmé M. Falconer en résumant l'état des négociations.
Mais il a souligné que « dans certains domaines, on est à des millions de kilomètres de nulle part et je n'ai pas la moindre idée de comment inventer une solution pour rapprocher les positions, parce qu'elles sont trop éloignées ». «Au moins, ils se sont remis au travail plus sérieusement», a-t-il encore ajouté.