Le rythme des négociations doit accélérer pour espérer conclure le cycle de Doha en 2010, a estimé mercredi le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, à l'issue de la conférence ministérielle qui s'est tenue depuis lundi à Genève.
Les ministres, qui ont pratiquement tous réaffirmé leur souhait de voir les négociations aboutir rapidement, ont convenu qu'un nouveau point sur les discussions serait réalisé vers la fin de mars 2010, afin de vérifier si l'objectif de la fin de l'année prochaine reste atteignable. D'ici là, les discussions techniques vont se poursuivre.
Plusieurs négociateurs soulignent que l'absence d'avancée actuellement est due à un manque d'engagement des Etats-Unis. Les pays émergents et en développement reprochent aux Américains de leur demander beaucoup, notamment sur l'ouverture de leurs marchés.
Des pays membres de l'OMC multiplient les accords commerciaux bilatéraux et régionaux, à l'instar de 22 pays en développement qui ont signé mercredi à Genève un accord sud-sud.
Ces pays, comprenant notamment l'Inde, le Brésil, l'Indonésie, l'Egypte, l'Iran ainsi que les Corée du Nord et du Sud, ont conclu un accord de coopération prévoyant une réduction de 20% de leurs droits de douane qui pourrait augmenter de 8 milliards de dollars les échanges commerciaux entre ces pays, selon la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement).
L'accord, signé en marge de la septième ministérielle de l'OMC à Genève, prévoit que les droits de douane entre ces pays seront abaissés d'au moins 20% sur 70% de la totalité des produits qu'ils échangent.
Cet accord, qui n'est pas compris dans le cycle de Doha, illustre l'augmentation des relations bilatérales et régionales pour pallier l'absence d'un document multilatéral.
L'OMC relève ainsi qu'entre juin et octobre, pas moins de 10 nouveaux accords commerciaux régionaux lui ont été notifiés. Au total, il existe actuellement, selon l'Organisation, «près de 400 accords (de ce type) qu'il est prévu d'appliquer d'ici à 2010».
Parmi ces accords régionaux, 90% sont des accords de libre-échange (ALE) et des accords de portée partielle tandis que les unions douanières n'en comptent que pour 10%.
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