Les quatre grands acteurs du cycle de Doha à l'OMC doivent mettre leurs chiffres sur la table pour permettre une ultime poussée conduisant à un résultat positif d'ici à juin, a affirmé vendredi à Bruxelles le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson.
«Nous avons besoin de voir ces chiffres» sur les réductions des soutiens domestiques en matière agricole et des droits de douane agricoles ou industriels, a affirmé le commissaire devant l'European Business Summit, réunion annuelle de dirigeants politiques et des affaires européens à Bruxelles.
«C'est la responsabilité du G4 de mettre ces chiffres sur la table», a-t-il dit en référence aux Etats-Unis, à l'Union européenne, au Brésil et à l'Inde.
«L'heure tourne», a-t-il une nouvelle fois répété, en rappelant que le pouvoir du président des Etats-Unis de négocier sans contrainte des accords commerciaux expirait au mois de juin.
Les grands pays membres de l'OMC cherchent depuis plusieurs mois à relancer les négociations du cycle de Doha, destinées à libéraliser le commerce mondial. Ouvertes en 2001, elles auraient dû être bouclées en 2004. L'agriculture constitue le principal point de blocage de ces négociations.
«Avec les flexibilités que nous avons offert, je pense que nous sommes à même de répondre à toutes les demandes raisonnables, je dis bien raisonnables», a ensuite indiqué M. Mandelson, pour ce qui regarde les chiffres de l'Union européenne dans la négociation agricole.
«Nous nous rapprochons d'un accord sur l'accès au marché et dans une moindre mesure sur les subventions agricoles internes», a-t-il ajouté, en se référant aux deux éléments les plus sensibles de la négociation dans ce domaine.
La clef de l'accord agricole se trouve dans le niveau des réductions tarifaires que l'UE est prête à consentir tandis que les Etats-Unis doivent s'engager à plafonner plus strictement les soutiens internes qu'ils accordent à leurs fermiers.
«Il reste un gros travail à faire sur les détails», a cependant indiqué au cours du même débat Shaun Donnelly, adjoint pour l'Europe et la Méditerranée de la représentante américaine pour le commerce Susan Schwab. «Ne nous leurrons pas! Cela ne sera facile pour aucun de nous», a-t-il ajouté.
Dans cette affaire, «l'UE et les Etats-Unis ont un rôle spécial mais pas un rôle unique», a ajouté le responsable américain. «La Chine, l'Inde, le Brésil, qui bénéficieront immensément d'un accord» dans la négociation de Doha «doivent également jouer un rôle leader», a-t-il estimé.
«Susan Schwab travaille actuellement avec les nouveaux dirigeants du Congrès sur le renouvellement de la Trade promotion authority (TPA) et j'ai confiance que nous obtiendrons une extension», a-t-il à propos du pouvoir de négociation accordé au président des Etats-Unis.