Le président Nicolas Sarkozy a affirmé jeudi à Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique) que la France ne signerait pas l'accord «sur la table» à l'OMC, «s'il n'est pas modifié».
En Norvège, même réaction. Quelques centaines de paysans ont manifesté à Oslo contre l'ouverture des marchés aux produits agricoles de l'hémisphère Sud dans le cadre des négociations à l'OMC. Ils ont enjoint leur gouvernement de rejeter un accord qui reprendrait les dernières propositions avancées.
Autrement dit, la baisse de 60% au lieu de 54% des droits de douane que l'UE perçoit sur ses importations agricoles. La Norvège n'est pas membre de l'UE, mais s'associe en règle générale à la position du bloc européen dans les négociations internationales.
Selon Norges Bondelag, le principal syndicat de la profession, de telles concessions se traduiraient par la perte de 40.000 emplois de paysans en Norvège.
Selon le Bureau central de statistique, l'agriculture emploie environ 60.000 personnes en équivalent temps plein dans le pays scandinave.
Sur une chaîne d'informations nationale, le ministre de l'Agriculture norvégien, Lars Peder Brekk, a rejeté comme alarmiste le chiffre de 40.000 emplois mais a admis qu'un accord à Genève se traduirait par la «nécessité d'une adaptation» du secteur agricole norvégien, jusqu'alors très protégé.