Le directeur général de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), Pascal Lamy, a estimé jeudi qu'il «ne fallait pas en rester là», après l'échec des négociations sur la libéralisation du commerce mondial, assurant rester «au service» des membres de l'OMC.
«On est déçu de ne pas (y) être arrivé», a reconnu Pascal Lamy sur France 2. «Les membres sont déçus mais pas découragés», a-t-il toutefois précisé.
Interrogé sur la possibilité de poursuivre les négociations, en l'absence d'accord sur le volet agricole et le mécanisme de la clause de sauvegarde, M. Lamy a jugé qu'il était «un peu tôt pour le dire».
«Je dois écouter les uns et les autres, consulter un certain nombre de chefs d'Etat, de ministres, mais le sentiment collectif, c'est qu'il ne faut pas en rester là», a-t-il assuré.
«Je ne dirais pas que la négociation reprendra vite car je n'en suis pas sûr, mais je ne dirais pas non plus qu'elle ne peut pas reprendre car (les membres de l'OMC) veulent la reprendre. Ils doivent s'exprimer clairement et moi je suis à leur service», a-t-il ajouté.
A la question de savoir s'il comptait aboutir avant la fin de son mandat l'année prochaine et s'il serait candidat à sa propre succession, il a jugé que c'était «un peu tôt pour répondre à cette question».
«Je suis là pour écouter ce que les membres de l'OMC, se disent, me disent et s'ils me disent, comme ça a été le cas hier (lors d'une assemblée générale), ''prenez le temps de réfléchir mais surtout ne laissez pas tomber'', alors je ne laisserai pas tomber», a-t-il répondu.
M. Lamy a souligné qu'après le constat d'échec des négociations, les membres de l'OMC s'étaient «remarquablement comportés, contenus», sans imputer la responsabilité de l'échec à certains.
«Je l'interprète comme un sentiment commun qu'il y a un paquet sur la table qu'il ne faudrait pas endommager», a souligné le directeur général de l'OMC.
Il a par ailleurs reconnu, sur France Inter, que si le cycle devait échouer, les «Africains seraient les premières victimes, car il y a pour eux sur la table aujourd'hui des bonnes nouvelles potentielles pour leurs exportations, comme la suppression d'une grande partie des subventions américaines ou européennes».
A la question de savoir si les commentaires de Nicolas Sarkozy avaient empêché les négociations d'aboutir, M. Lamy a assuré qu'elles avaient échoué «sur un sujet sur lequel les Européens n'étaient pas en première ligne».
«La vérité reste ce qu'elle est: quand les Européens sont unis, ils sont forts, quand ils sont désunis, ils sont faibles», a-t-il toutefois ajouté, mais «ce n'est pas à moi de juger ce qui se passe dans la famille européenne».